dimanche 30 septembre 2012

Un long silence pour digérer le choc culturel

Les Bastin-Gobin se font silencieux. Et pour cause: avec l’emménagement dans l'appartement "définitif", fini l’accès Internet. Maintenant il faut aller chez Starbucks pour profiter d'un réseau wireless. Ceci dit, il y a quelques réseaux wireless disponibles dans l'appartement, mais ce sont soit des voisins, soit des offres commerciales qui coûtent fort cher pour les faibles débits.

De manière générale, les télécommunications en République Tchèque sont chères: les formules d'abonnement  téléphonique foisonnent, soit avec beaucoup de minutes gratuites pour quelques numéros, soit avec des prix préférentiels pour l'appel sur le réseau du fournisseur, soit avec des tarifs diminués pour les appels internationaux. Et comme partout, le prix annoncé n'est pas un "tout compris". Il faut y ajouter plein d'autres postes (tels que activation de la ligne + taxe spéciale d'activation, + redevance + taxe sur la redevance + location de la ligne téléphonique + taxe, + + +) si bien que la facture finale est quatre ou cinq fois supérieure au prix clignotant fluo sur le site Internet. Ainsi, pour notre accès Internet - le maximum disponible dans notre voisinage est 2Mb/s ADSL ... - nous allons payer la redevance ADSL + la ligne téléphonique + une des formules nécessaires. Et le tout est livré avec une forme qui rappelle la "glorieuse" époque de la RTT: 3 à 4 semaines de délai. Sauf ...

Sauf quand on a un contact chez le fournisseur en question: l'assistante de Chantal a un ami qui travaille chez O2 et qui va mettre notre dossier en haut de la pile. Bref, les petits passe-droits qui ne rendent pas la vie plus facile, mais juste normale. La société tchèque n'est pas basée sur le service et le geste commercial, mais sur la bonne grosse administration lente et inefficace, et sur ses innombrables dérives. (Là, c'est Jeff qui parle...). Oui, nous étions très gâtés à New York, épitomé de la société de services. Où tout est livrable et installable dans l'heure qui suit la commande (et le paiement bien sûr).

L'appartement est pour le moment encombré de dizaines de caisses, des petites, des grandes, des lourdes, des légères. Nous avons centralisé les caisses "livres & dossiers" dans le salon, en attendant que nos étagères Ikéa soient livrées et montées. La livraison (et le montage) sont raisonnables, mais - une fois de plus - les délais de livraison impatientent les Yankees pressés que nous sommes devenus.

Ceci dit, le coût de la vie en République Tchèque n'est pas léger: si certains prix sont minis, tout "bonus" est payant: petit pot de ketchup dans un macdo, eau et pain à table dans un resto, etc. Et il y a aussi un schisme entre les produits "bons marchés" et de très piètre qualité, et les produits de meilleure qualité trois à quatre fois plus coûteux.

Pas de nettoyage à sec dans notre quartier, plutôt du genre résidentiel. Ni près de l'ambassade. Trimbaler les vêtements propres dans le tram, pas facile du tout, nous avons déjà essayé. Reste donc la solution de la livraison. Mais peu de commerces ont intégré la livraison dans leur organisation. Si bien que nous n'avons pas eu le choix du "cleaner" : à Prague, il n'y en a qu'un seul qui livre aux particuliers.... 

La semaine s'annonce chargée: Jeff part pour Londres tandis que Chantal devra assumer seule l'organisation de la maison: livraison d'Ikéa, pressing, interview d'une potentielle "cleaning lady", recevoir le "décorateur" envoyé par la proprio pour - enfin - installer des voilages et des lampes dans la cuisine.

Nous campons toujours dans l'appartement et tentons de prendre notre mal en patience. Pas agréable de vivre sans rideaux au vu et sus des passants ou de lire à la lueur d'une maigre ampoule dans le salon. L'appartement vient d'être refait de neuf, ce qui est très chouette, mais il manque encore de nombreux trucs utiles comme les barres à rideaux ou les lampes de cuisine, que la proprio n'a pas encore eu le temps de faire installer. C'est une question de temps, simplement. A nous de gérer le temps de manière différente qu'à New York. Comme le dit le titre de ce "post", choc des cultures à digérer...

vendredi 28 septembre 2012

Bellevue sur Musée des Arts Déco

Notre aventure dominicale se poursuit avec la découverte du Musée des Arts Décoratifs. L'extérieur ne paie pas de mine, même s'il est imposant. Un bon coup de brosse serait bien nécessaire. Une frise représentant les métiers du feu nous rappelle l'habilité de l'homo sapiens sapiens.




Le hall d'entrée est impressionnant, avec ses peintures, ses dorures, ses plafonds à caissons.



Au premier entresol, deux très grands vitraux.


Figures allégoriques représentant les Arts Industriels - Conçu par Josef Schulz, executé par J. Škarda

Le Musée comporte plusieurs sections, habillement, machines du temps, affiches, livres, céramique et faïence, verre, art du métal.... Dans chaque section, quelques meubles, comme s'il avait bien fallu les mettre quelque part. Bref, la muséologie n'a rien à voir avec celle des grandes institutions new-yorkaises. A mon goût, il y a trop à voir en même temps. Et pourtant chaque pièce mérite que l'on s'y attarde. Conclusion : revenir au Musée et n'explorer qu'une seule section à la fois.


Un bureau de Josef Gocar

Sur l'artichaut, quelques escargots

Des vitrines "mouvantes" : le visiteur peut faire tourner les axes de la vitrine de façon à avoir la pièce en face de lui.





Un autel portatif, finement sculpté

Parmi toutes les merveilles anciennes, des oeuvres hyper contemporaines.

Une variation en acier corten et plexi sur la fenêtre et l'arc romans

Jeff fait le sot derrière une sculpture en verre de Stanislas Libenský &Jaroslava Brychtová


Milan Handl

Oublié le nom de l'artiste, désolée

Jiří Šuhájek


Une exposition temporaire, qui célèbre le 300e anniversaire des cristalleries de Harrach, se termine aujourd'hui. Je me délecte de toutes les vitrines, qui me font immanquabelemnt penser au Val Saint Lambert et aux nombreuses visiteurs que j'y ai guidés.


Conçu pour l'expo universelle de Vienne en 1873

Un livre de comptes. Plus "classe" qu'une feuille Excel, non ?


Notre périple se termine au restaurant Belle-Vue. Comme son nom l'indique, belle vue sur la Vltava et le Château. Passons sur le menu, excellent et raffiné, sinon certains de nos lecteurs se plaindront encore une fois que nous parlons (trop) souvent de bouffe...










Retour casa à pied en longeant les quais et en admirant le coucher de soleil sur la rive gauche.






vendredi 21 septembre 2012

Un après-midi tranquille à Prague

 Un beau dimanche matin, après la grasse matinée d'usage, les deux zozos enfilent leur tenue de touriste pour continuer à explorer la ville.

Prague est coupée en deux par la Vltava (ou Donau en allemand), avec à l'est (rive droite) les vieille (Staré Město) et nouvelle villes (Nové Město) et à l'ouest (rive gauche) la petite ville (Malá Strana) et le quartier du château (Hradčany). Comme il fait beau, nous décidons de prendre un des nombreux bateaux et de faire un tour sur le fleuve. Il s'agit d'une méthode agréable pour avoir un aperçu différent sur la ville.

Notre promenade commence tout près de l'ambassade, à Malostranská, avec sa grande place et sa sculpture de Vladimír Preclík en hommage à la résistance tchèque aux nazis.

Malostranská

Sculpture de Vladimír Preclík


Nous traversons le pont Mánesuv et nous dirigeons vers le quai près du pont suivant, le Čechův Most.



Nous optons pour la formule "une heure",  ce qui s'avère largement suffisant car le bateau est rapidement bloqué par de mini cascades sur le fleuve.


Vue du Mánesuv Most vers l'une des tours du Pont Charles


Peu de monde sur le bateau. Beaucoup de bateaux sur la Vltava. Cette industrie touristique est-elle vraiment rentable ou est-ce une manière de blanchir de l'argent??? Cette question a tout son sens puisqu'il s'avère que toute l'industrie du souvenir touristique de masse est aux mains de la mafia russe, qui ne s’embarrasse guère de considérations historiques ou urbanistiques et qui abîme la ville avec des échoppes bon marché et vulgaires. Mais passons pour revenir aux splendeurs intactes de cette ville.

Quelques images au fil de l'eau.


Détail du Čechův Most
 
Autre détail du Čechův Most

Le Rudolfinium

Difficile de ne pas le regarder...
Bis
Ter

 Un petit mot sur le Klik-Klok
 



  
Monument non identifié
Dernière trace d'un ancien établissement de bain


Siège du Gouvernement tchèque

Détail
 Impossible de le louper, ou de s'interdire de le scruter.... Le Pont Charles, que nous n'avons toujours pas traversé...


 




















Le Charles (IV) qui donne son nom au Pont




















Le Ministère de l'Industrie


Le Théâtre National

Le Musée Smetana

Les pingouins fluo du Musée Kampa, sur l'île du même nom


Pédalo made in Prague
 La suite de nos aventures dominicales dans un prochain numéro.





mercredi 19 septembre 2012

Batte pragoise - Náplavka


Parmi les bons plans fournis par Paul Day, le chef du Sansho, le petit marché "bio" sur les rives du fleuve, Vltava en tchèque, Moldau en allemand.

Nous voilà donc chemin avec nos cabas. Une nuée de cygnes attendent le bout de pain le long du marché.



Au moins 40 fois plus petit que la batte, ce marché est bien achalandé comme vous pouvez le voir sur la photo. La foule est principalement du genre intellectuels/artistes/bobo. Dire ici "Bourgeois Bohème" est un peu ambigu, et on risque de penser que c'est un riche du crû. En plus du tchèque, nous entendons parler français et anglais. Et vos deux explorateurs parlent avec les mains pour montrer les produits et se faire annoncer le total.

Du côté des exposants, outre les stands des fermiers du coin, quelques musiciens jouent du jazz et les enfants participent à un atelier de peinture sur céramique. Paul Day y tient son stand de BBQ de qualité un samedi sur deux et la file qui s'allonge devant sa jeep dit le reste.
 

Nous sommes venus à pied mais le tram 7 pourrait facilement nous y conduire. Il faut juste traverser le fleuve pour se retrouver sur la rive droite. Pratique pour rentrer à la maison avec des sacs pleins de poireaux et de pdt.


La tradition du marché fermier n'était plus dans les moeurs pragoises mais cela change lentement. Surtout quand les Tchèques se sont rendus compte, par exemple, que les grandes surfaces étaient envahies d'ail chinois super bon marché et super sans goût alors que leur pays est réputé pour son ail de qualité. Mais l'ail chinois, malgré les frais de transport, est quatre fois moins cher que l'ail tchèque cultivé à deux pas... Une prise de conscience fait changer les choses et de nombreux tchèques sont prêts à payer plus cher "leur" ail goûtu et parfumé.


Rive gauche : Bateau + hôtel = Botel