jeudi 28 février 2013

Soho+

Un dimanche soir, les Gobin-Bastin vont au resto. Ont-ils choisis en fonction du nom, qui leur rappelle New York ? Non. L'info d'une soirée dégustation (payante) leur est parvenue via un homme d'affaires belge installé à Prague et actif dans l'importation de poissons. A part la fameuse carpe de Noël, les Tchèques ne sont pas (encore) vraiment amateurs de poissons et de crustacés. Notre compatriote a donc - aussi - un travail "pédagogique" à faire. D'aucuns dirait un bon marketing...

Le tram 17 nous permet d'explorer Prague 4, coin que nous ne connaissons pas encore. Le resto est situé juste en bord du fleuve et en été une magnifique terrasse permet de manger au bord de l'eau.


Ce soir la terrasse est fermée et ne paie pas de mine, contrairement à la photo sur le site Internet. Faut dire aussi que je prends le cliché avec mon téléphone portable et sans flash...



L'environnement n'a rien pour plaire. L'établissement est coincé entre la grand-route et le fleuve.

Un cowboy égaré devant Soho+
Mais on sent bien que l'on est dans le "haut de gamme". D'abord à cause du valet de parking en haut de forme. Ensuite par les deux jeunes filles de vestiaire et de réception. Puis par le somptueux bar où l'on patientera éventuellement en prenant l'apéro.


Notre hôte nous explique que ce resto est très bien fréquenté : hommes d'affaires influents avec ou sans maîtresse (d'où les "alcôves" cachées par de longs voilages), politiciens en vue, ... mais la notion de "bien fréquenté" est toute relative, n'est-ce pas ?


C'est moins glorieux avec mon mobile et toujours sans flash.


Une longue table accueille tous les hôtes expats. On y parle anglais, français, italien, néerlandais. Aux autres tables, on parle tchèque.


Chaque produit dégusté pendant le repas fait l'objet d'un commentaire en tchèque et en anglais. Le repas est un peu bizarre car les produits sont peu nombreux en genre (mais excellents).

Nous avons dégusté 3 huîtres creuses : Fine de Marennes (Oléron), Muirgen (Irlande), Tsarkaya (Bretagne du Nord) et une plate, la Cadoret (Bretagne du Sud). L'importateur d'huîtres nous explique qu'un récent sondage donne l'huître n°1 des aliments détestés par les Tchèques. Lui aussi aura un travail pédagogique à faire.

Vient ensuite un boeuf bio suisse dit "Qualivo" présenté en sashimi, puis en cuisson longue façon roast-beef et enfin cuit sous vide. Viennent ensuite les fromages (Gaperon, Cantal et Crottin de Chavignol).

Le tout en mini portion mais accompagné à chaque fois d'un vin différent. Nous faisons un véritable tour de France viticole : Alsace, Bordeaux  Bourgogne, Loire, Côtes du Rhône. Tous ces vins sont importés par un Français d'origine tchèque (ou un Tchèque d'origine française...). Inutile de dire que nous sortons pompette et que le lever le lendemain sera un peu, comment dire, difficile...

Le dessert, brioche avec poire pochée et mousse au fromage de chèvre, est fin et léger. Accompagné du vin qui sera notre favori ce soir : Pinot Gris 2010 "Clos des Anges", Domaine Fernand Engel.

Le chef :  Rostislav Růžanský
Assurément un établissement très haut de gamme pour Prague, moderne sans être froid, avec une équipe très professionnelle et une cuisine recherchée tant dans les ingrédients que dans la préparation : http://www.soho.cz/

Et comme un établissement de bouche se juge - aussi - sur ses toilettes :


Rien à redire !

mardi 26 février 2013

Toskánský Palác

Les réunions, c'est pas trop mon truc. Mais quand il s'agit d'explorer de somptueux palais abritant des bureaux ministériels, je fais exception avec un grand sourire.



Donc, direction le Palais Toscan (Toskánský Palác), situé Hradčanské náměstí. Egalement appelé le Palais Thun Hohenstein. Il abrite les services consulaires du Ministère tchèque des Affaires étrangères. A ne pas confondre avec un autre palais Thun Hohenstein, situé lui à Nerudova et accueillant l'Ambassade d'Italie.

Palais Thun Hohenstein, Hradčanské náměstí
Cette place Hradčanské náměstí est assez dégagée. Les palais qui la bordent sont tous plus beaux et prestigieux les uns que les autres. 

Hradčanské náměstí
Au milieu de la place, outre le réverbère ancien, un petit square au milieu duquel trône une colonne dite de la peste, due au ciseau de Ferdinand Brokoff, célèbre sculpteur baroque qui a à son actif une bonne partie des sculptures du Pont Charles. 

En remerciement pour la fin de la peste
Au sommet du Palais Toscan, 7 sculptures allégoriques représentant les 7 arts libéraux. Voilà qui me replonge dans l'Antiquité et dans l'enseignement puisqu'il s'agissait des matières à étudier pour devenir un homme parfait ! On commençait par le Trivium (grammaire, dialectique, rhétorique) qui permet de maîtriser le pouvoir des mots, puis on abordait le Quadrivium (arithmétique, musique, géométrie et astronomie) ou le pouvoir des nombres.



Les sculptures allégoriques du palais sont dues, elles, à Jan Brokoff, le père de Ferdinand. Famille (et atelier) de sculpteurs complétée par le frère, Michael. Notons en passant qu'au début de sa carrière, Fernand sculptait et papa signait... Viendra le temps où le fils "dépassera" le père.

L'intérieur :



Mais le plus époustouflant (sans photo hélas), c'est le bureau du fonctionnaire qui nous reçoit. Somptueux plafond peint à la fresque. Ai cherché en vain des photos sur le Net. Je rêve d'avoir, comme James, un appareil photo super sophistiqué et invisible pour immortaliser ces endroits que mon métier me donne la chance de voir.

lundi 25 février 2013

Chouchoutage des petits fromages

Mes pieds (Jeff les appelle romantiquement les p'tits fromages) en ont marre d'être enfermés dans des bottes, bottillons, bottines, brodequins et autres godillots à semelles crantées.

Je décide donc de leur offrir une séance de "pampering" comme disent nos amis US. En d'autres termes, choyage et chouchoutage.

Comme ma première séance de pédicure (bon marché) à Prague s'était terminée avec deux orteils en sang (sans exagérer), je minimise les risques et opte cette fois-ci pour le top. Je choisis l'institut de l'hôtel Mandarin Oriental, installé depuis 2006 dans un ancien monastère, lui du 14e siècle.

Ce n'est pas loin de Hellichova, avec église et couvent toujours en activité (Notre Dame de la Victoire). Y croiser une nonnette qui monte dans le tram n'est pas rare.


L'institut, séparé de l'hôtel proprement dit mais partageant la même cour intérieure, a été aménagé dans la chapelle (renaissance) du monastère. En un coup de baguette économique, on passe de la beauté de l'âme à celle du corps. Ci-dessous le lobby de l'Institut dont le sol, en verre, permet de découvrir les fondations du tout premier monastère construit en ces lieux. Au mur, les fresques d'origine (ou du moins ce qui en reste) ont également reçu un traitement de faveur et sont bien mises en valeur.


Lobby de l'institut

Une cabine de soin
Inutile de dire que tout le complexe respire le calme et la volupté. Normal pour ce 5 étoiles où une nuit vous coûtera environ 400 euros.

La salle de bal

Une chambre

Mes pieds sont sortis très heureux de cette séance de deux heures, toute d'attention et de douceur.


dimanche 24 février 2013

Et encore

Ce samedi la neige a enclenché la vitesse supérieure. Cela tombe sec. Nos traditionnelles courses du samedi prennent des allures d'expédition polaire.

Rien n'est dégagé et pourtant tout le monde est sur le pied de guerre. Mais personne ne parvient à prendre la neige de vitesse.

Les trams sont souvent bloqués aux aiguillages. La neige se tasse dans les conduits des rails qui n'ont plus de place pour bouger. A chaque carrefour, une équipe de la DPP fait le nécessaire, laissant passer quelques trams dans une direction puis dans l'autre. Si bien qu'arrivent 2 ou 3 trams de la même ligne l'un derrière l'autre, après une longue attente durant laquelle nous nous sommes transformés en bonhommes de neige. Imbéciles, me direz-vous. Prenez le métro. Mais non. C'est trop marrant dans la neige.

C'est la fête pour les enfants. Ils ont sorti les traîneaux et laissent les parents les tirer sur les trottoirs bien enneigés. A Andel, un ouvrier communal passe avec sa déneigeuse-balai pour tracer un passage sur les trottoirs. Arrivé au bout de la place, il doit recommencer à zéro de l'autre côté.

Nous mettrons 4 heures pour faire nos courses et revenir à la maison. Inutile de dire que nous ne sortirons plus.

Comparons le même buisson dans le jardin

Dimanche

Samedi



samedi 23 février 2013

Où ça continue

Depuis les dernières photos du jardin sous la neige, tout a fondu. Mais depuis, il a neigé tous les jours de cette semaine. Pas cette neige légère qui cascade à gros flots. Non. Une neige fine, plate et glacée qui tombe parcimonieusement mais sans arrêt et qui finit par tout recouvrir. Le ciel est bas, gris, bouché et ma peau aspire au soleil. Patience, patience.



Le pinacle de la gloriette dans le jardin

Voyez-vous une différence par rapport à la dernière fois ?



vendredi 22 février 2013

Lichtenštejnský Palac

Le palais côté Vltava.

Aujourd'hui, business meeting au Liechtenstein Palace. Ce premier grand palais baroque à Prague fut beaucoup de choses avant de devenir le lieu de réception prestige et chicos du Gouvernement tchèque avec salles de réunions à foison, cabines d’interprétariat et petits salons feutrés pour tête-à-tête quasi secret. A ne pas confondre avec le palais du même nom situé en face de l'église rococo Saint-Nicolas.

Ici, l'entrée coté terre, à Kampa, cette portion de la ville que j'adore.




Comme je pouvais difficilement dégainer mon appareil photo avant cette conférence très officielle avec la ministre des Affaires sociales, Mme Müllerová, je vous ai dégoté quelques photos sur Internet. L'intérieur a été superbement restauré après les catastrophiques inondations de 2002. Kampa, si proche de l'eau, en a été une des plus grandes victimes, avec de l'eau jusqu'aux premiers étages au moins.








mercredi 20 février 2013

Lucky Glass



Lucky Glass, cristallerie tchèque, est heureuse de vous annoncer que Bruce Willis dégomme quelques uns de ses merveilleux lustres dans son dernier film,  A Good Day to Die Hard. Pour un extrait de cette scène-clef : http://www.luckyglass.cz/en/posts/bruce-willis-chandeliers/

Pour plus d'info sur le lustre-vedette : http://www.luckyglass.cz/en/p/ch-42-crystal-xl/
Le film fait la part belle à la mafia russe et Prague y joue un rôle important...

Et cette fois-ci, on ne pourra pas lire dans le générique : aucun animal  lustre n'a été blessé durant le tournage.

lundi 18 février 2013

Dernière offensive hivernale ?

Selon Mr. Météo, nous vivons, du moins à Prague, le dernier épisode de l'hiver 2012/2013.


Selon les collègues tchèques, pas du tout !



Samedi matin, tout est bien blanc. La neige crisse sous les semelles. Sans doute la couche la plus généreuse de cet hiver.



samedi 16 février 2013

Chocolate Passion

Mon club de vieilles comme l'appelle Jeff se réunit pour une fin d'après-midi chocolat au siège de l'association. Aux commandes, deux jeunes femmes intelligentes, passionnées par le chocolat, qui savent de quoi elles parlent.

Le chocolat en pellets fond plus vite qu'en gros bloc
Introduction historique au chocolat, petit film montrant les étapes qui mènent de la pollinisation manuelle d'une minuscule fleur à la confection du chocolat, en passant par l'ouverture de la cabosse, au séchage et à la fermentation des fèves, à leur calibrage, à leur classement qualitatif et à leur transport dans les usines de transformation. Mention est abondamment faite du beurre de cacao et de son indispensable présence dans un chocolat de qualité (au lieu de l'habituelle huile de palme, bon marché certes mais me foutant des aigreurs d'estomac). 

Quasi l'unique "machine" de leur atelier. C'est vraiment du cousu main !
Nos deux chocolatières sont hongroise (Melinda) et tchèque (Veronica). Le mari de l'une d'elles est belge. Voilà qui explique sans doute pourquoi elles ont choisi le chocolat et non la pâtisserie... Elles ont étudié en Belgique car c'est l'un des rares pays qui forment les chocolatiers dans une "vraie " école.

Suit la démonstration, l'explication des températures idéales selon le type de chocolat (blanc, lait, noir), du taux d'humidité indispensable, et autres secrets de fabrication.

Refroidissement plus rapide sur plaque de marbre. 
 
en agitant le chocolat dans tous les sens, en des gestes amples et souples

Utilisation d'un moule "dur" (jamais de silicone conseillent-elles), une ou deux couches de chocolat selon le fourrage souhaité, faire refroidir le moule à l'envers afin d'éviter que le chocolat ne se concentre dans le fond des alvéoles au détriment des parois devenues trop fines, ... bref un travail d'horloger.


Préparation d'une tablette de chocolat, qui sera garnie de quelques fruits séchés, leur spécialité. Après la démonstration deux apprenties chocolatières du groupe se lancent dans la confection d'une tablette, elle aussi garnie de fruits.


Les pralines sont fabriquées sur commande uniquement car elles se sont lancées depuis quelques mois à peine et n'ont pas encore de nombreux points de distribution, ni de boutique à elles. Le chocolat qu'elles utilisent vient de chez Callebaut. C'est belge, non ?

La bonne praline n'est pas encore entrée dans les moeurs locales. Elles auront aussi un travail pédagogique à faire et tout le monde les sent prêtes à des merveilles. Succès ! Melinda et Veronica le méritent.

Leur site : http://www.passionchocolate.cz/






vendredi 15 février 2013

Lucerna Palace

Vu le temps qui a soudainement pris un grand coup de froid, nous prenons notre courage à 4 mains pour une visite guidée du Palais Lucerna, un "it building" dans le centre de Prague, près de la grand place náměstí Republiky. Heureusement la visite sera fera essentiellement à l'intérieur de ce grand complexe de magasins, salle de cinéma, salle de bal, restaurants et cafés, club de jazz, bureaux et apparts de luxe et qui occupe tout un pâté de maisons avec plusieurs entrées et sorties.


Il a été conçu et financé par le grand-père du Président Vaclav Havel. Construction achevée en 1921 après avoir connu un sérieux retard à cause de WWI. Ce mogul de l'immobilier a également fait construire les célèbres studios de cinéma Barrandov début des années 1930. 


Quand le guide explique, il faut s'accrocher car le grand-père, le père et le fils portent tous le même nom (normal...) mais aussi le même prénom : la tradition tchèque voulait que l'on nomme le fils aîné comme son père. Pas facile pour les recherches généalogiques. Dans la famille Havel, cela s'est terminé avec le president, qui n'a pas eu d'enfant.


Nous commençons la visite par la sculpture dont nous avons déjà parlé, le chevalier à l'envers sur son destrier, le tout pendu à l'une des coupoles de la galerie, du plasticien David Černý, enfant terrible de l'art tchèque d'aujourd'hui. La sculpture est censée y rester jusqu'à ce que le pays redevienne une monarchie... Ça, c'est typiquement de l'humour tchèque.

David Černý
L'une des entrées du cinéma :


Une autre entrée, qui fait d'abord passer les spectateurs par le foyer (aujourd'hui un café). Au fronton  les lettres "bio" car les premières salles de cinéma étaient appelées des "biografs"nous explique le guide. D’ailleurs en néerlandais, ne dit-on pas "bioscoop" ? Étymologie à vérifier.


Le vocabulaire décoratif des différentes salles est très éclectique, des éléments "art nouveau" côtoient des masques renaissance ou des angelots baroques. Tout y est toujours d'origine, y compris les lumignons. "Lucerna" signifie "lanterne" et là aussi la décoration y fait abondamment référence.



Les sièges sont confortables et l'on a suffisamment de place pour ses guibolles. D'abord une photo de la salle de cinéma piquée sur le site Internet du complexe, puis une photo de Jeff. Réalité moins glorieuse et absolue nécessité d'un petit rajeunissement technique... Qui est prévu.





La visite se poursuit par la salle dite des marbres, essentiellement une petite salle de bal où de très nombreux Pragois ont appris à danser. La coutume du bal des débutants est encore vivace ici, dans la grande tradition des bals viennois.

Un des vitraux dans la cage d'escalier qui rejoint la Salle des marbres

la Salle des marbres
Cette salle des marbres n'en contient pas un gramme. Les colonnes sont en béton parachevé façon marbre, y compris au toucher. A s'y méprendre tellement c'est bien fait.


Nous visitons ensuite la grande salle de bal (3000 personnes peuvent s'y retrouver), qui sert aussi de salle de concert ou de salle de conférence. Tout y est modulable, y compris les lustres qui sont entreposés dans d'immenses réserves. Là aussi un p'tit coup de neuf serait le bienvenu. De loin, cela a l'air correct mais de près... Les velours sont rongés, les tables seraient d'avantage à leur place sur une aire de pique-nique d'autoroute, les chaises sont en plastique bon marché, cela pue l'eau de javel, les bars coincés dans tous les coins disponibles sont entourés de contre-plaqué même pas peint... Bref, un investissement sérieux permettrait de rendre à ce lieu son cachet d'antan. C'est aussi au programme paraît-il.



La petite salle de concert (jazz)
La visite en valait la peine car des portes habituellement fermées au public se sont ouvertes pour nous.

Dernier élément surprenant de la visite : les ascenseurs dits "paternoster."


Voici ce qu'en dit Wikipédia :

Un paternoster est un ascenseur continu. Il se compose d'une chaîne de cabines ouvertes dans lesquelles les passagers montent ou descendent sans que l'ascenseur ne s'arrête. Une fois arrivée en haut de la chaîne, chaque cabine redescend jusqu'en bas pour reprendre son ascension, sans fin dans un mouvement assez lent. 
Le nom des paternoster vient de la prière le Notre Père ("Pater Noster" en latin) qui s'effectue sur un chapelet. C'est l'analogie avec le chapelet qui a donné le nom. 
Les paternosters ont été inventés en  Angleterre et se sont répandus dans toute l'Europe, plus particulièrement en Europe de l'Est. Leur succès était dû à l'origine au fait qu'ils transportent plus de personnes par unité de temps que les ascenseurs classiques.

Cette dernière caractéristique n'est bien sûr plus valable aujourd'hui avec la nouvelle génération d'ascenseurs supersoniques. A Prague, les paternosters sont précieusement conservés comme témoignages historiques.