mercredi 28 novembre 2012

Xmas Charity Bazaar

Chaque année à Prague, l'association des épouses de diplomates (et consuls) organise un marché de Noël dont les bénéfices sont reversés à une organisation caritative. L’événement se déroule à l’hôtel Hilton de Karlin, un quartier populaire en cours de gentrification. Le véritable moteur de cette rénovation n'est rien de moins que les inondations de 2002 qui ont ravagé la ville, avec de l'eau jusqu'au premier étage des maisons, et qui a permis aux promoteurs de racheter des terrains à bas prix.

Y aller ne représente pas un challenge particulièrement ardu: nous descendons la colline et embarquons dans le tram 8, direction le centre ville.

Cet hôtel Hilton n'est pas particulièrement beau: un bloc monolithique de verre et d'acier qui occupe un pâté de maison complet, un cube sans aucune recherche ni intégration dans le quartier environnant, qui domine les bâtiments avoisinants. Bref, un exemple parfait d'intégration urbaine ratée.



Nous entrons, et suivons les flèches vers l'étage inférieur, ses salles de bal, de réunions et de conférences.

J'imaginais que ce serait un événement typique "grand mère", avec trois petites vieilles en train de vendre de la tarte aux pommes desséchée. Et bien non: cela représente la moitié du plateau, avec des exposants du monde entier, regroupés par pays. Chaque stand propose des spécialités du pays concerné: qui les dattes, les loukoums, la sauce soja, le vin de la Moselle, les fromages "légendaires" etc etc etc. Nous nous fendons de quelques petits billets pour un sac de truffes en massepain, un paquet de dattes et la bonne cause.


La foule est dense, les gens se bousculent pour arriver aux présentoirs, tout le monde s'agite. Bref, pas vraiment agréable et le temps de saluer quelques collègues diplomates et consuls, nous décidons rapidement de rentrer. Et manquons la tombola.



Partout dans la ville, dans chaque petite place disponible, les chalets fleurissent et vendent le brol made in china que l'on retrouve dans tous les marchés de Noël du monde. Le vin chaud et les baraques à bouffe sont également de la partie et toutes ces odeurs mélangées m’écœurent.

La Noël est présente depuis trois semaines au moins dans les magasins. Ici on passe sur la Saint-Nicolas. Pas de grand saint dans les grands magasins, pas de jouets pour les enfants, juste quelques friandises. Les "vrais" cadeaux c'est à Noël.

Une copine m'envoie des photos des vitrines de Bergdorf et Goodman à New York. Nostalgie.




samedi 24 novembre 2012

Římský ohňostroj - Roman Fireworks - Feux d'artifice romains

Mardi midi, business lunch au Kampaparkun resto "chic" le long de Vltava. Bon restaurant, même si la recherche des saveurs n'est pas le moteur principal du chef. Spécialité de poissons. Les patrons sont Scandinaves, ceci expliquant peut-être cela. En plus, à un jet de pierre de l'ambassade, ce qui en fait un endroit idéal de réunion détendue.

Avec une vue unique sur le Pont Charles...


Le même soir, deuxième concert au Rudolfinum, toujours le Collegium 1704 dirigé par Václav Luks et toujours consacré aux voix. Au programme ce soir, Händel et quelques oeuvres écrites lors de son séjour en Italie, à Rome en particulier (d'où le titre du programme).

Pour confirmer la règle en y faisant exception, la soirée débute par un extrait de la Water Music, écrite à Londres 10 ans plus tard. Mais la pièce est bourrée d'énergie et met la salle dans de bonnes dispositions pour la suite. Vint ensuite la soprane Roberta Invernizzi dans des extraits de Rodrigo et de Agrippina. Elle s'attaque ensuite à Tra le fiamme, cantate que j'adore. Nous ne pouvons nous empêcher de comparer sa prestation avec celle de Núria Rial et Philippe Pierlot, interprétation à ce jour inégalée à nos yeux (enfin, nos oreilles).


Václav Luks

La pièce de résistance est un autre tube de Händel, le Dixit Dominus. Les voix du Collegium Vocale 1704 et l'orchestre en lui-même sont vraiment excellents et peuvent rivaliser avec les meilleurs ensembles. Václav Luks dirige de tout son corps et il n'est pas rare de le voir accroupi ou sur une seule jambe. Mais cela n'a jamais l'air affecté. Tout son corps est habité par la musique, naturellement et sans maniérisme.

Une petite marche et un tram plus tard, nous regagnons notre casa où, enfin, la table de salle à manger a été livrée. Mais "Ils" ont oublié le tapis... Cela n'entame pas notre bonne humeur, car l'étagère à livres a été livrée aussi, et trône fièrement dans notre petit coin "lecture" près de la fenêtre. L'appart commence à prendre tournure humaine, si l'on peut dire.

Nous décidons de ne pas cuisiner jeudi soir et d'essayer un café/restaurant recommandé par le Prague Post : Palanda. Cet endroit nous convient car il y a un coin "non fumeur". Pas de quoi se relever la nuit, mais agréable repas surtout quand on ne doit ni le préparer, ni faire la vaisselle...

dimanche 18 novembre 2012

Enfin, le Pont Charles

Il fallait bien qu'un jour nous mettions les pieds sur ce pont...

Entrée du pont, rive droite
Sortie du pont, rive gauche




















A Prague, il y a plusieurs associations néerlandophones/flamandophones et l'une d'entre elles, De Lantaarn organise des visites guidées dans la langue de Vondel. Le soir. Voilà une belle occasion de faire connaissance soit avec des compatriotes soit avec nos voisins du Nord.


Le château et la cathédrale vus du PC

La visite de ce mercredi est consacrée au Pont Charles et à Kampa, le quartier très historique et très préservé au pied du pont, côté rive gauche. Un pont et un quartier noirs de touristes en journée et presque déserts après la tombée de la nuit (ici vers 16:30). Il faut ajouter que le soir de notre visite, un temps froid et humide s'insinue dans les os. Un brouillard donne également à Kampa une allure de quartier fantôme qui me fait penser à Jack l’Éventreur. Autre temps, autre lieu mais atmosphère genre Halloween garantie.


Kampa, vue du PC

Tout à droite, le théâtre national

Nous passons sur l'histoire de ce pont, du pont romain qui le précède, sur le récit de la vie des saints présents sur le pont, etc. Rien que Wikipédia ne puisse nous apprendre...

Nous terminons la visite sur le petit pont envahi de "cadenas d'amour" dont la clef est jetée dans un bras de la Vltava. Coutume venue d'ados à Rome nous explique le guide, et propagée dans le monde entier, là où l'on peut jeter une clef dans l'eau.


samedi 17 novembre 2012

Livre de recettes

Enfin, toutes les caisses ont été déballées ! Les livres sont toujours empilés dans le salon en attendant la livraison des étagères mais il ne reste plus que des caisses vides.

Force est de constater que certaines choses ne sont pas arrivées à Prague, dont quelques petits bibelots sans valeur, sauf sentimentale, un classeur avec les cartes de visite glanées au cours de nos 4 années new-yorkaises, mais surtout "notre" livre de recettes. A savoir un grand carnet dans lequel nous avons collés des recettes glanées au fil des lectures et des essais, annotées par nos soins quant au goût, au temps ou à la température de cuisson. Dommage. Et nous ne comprenons pas comment ce carnet a été oublié à NYC alors que les livres de cuisine voisins sont bien là.... Nous penchons pour une caisse oubliée au fond d'un camion. Pas impossible du tout.

Sinon, nous attendons toujours les étagères et la table de cuisine, promise pour ce lundi. Par contre, les chaises, il faudra les attendre encore 3 semaines au moins. La maison n'est pas encore à même de recevoir les amis pour souper ou dormir mais nous ne désespérons pas !


mardi 6 novembre 2012

Rétrécir

La plongée dans la vie quotidienne à Prague, nous amène chez une couturière pour raccourcir et rétrécir. Raccourcir, ça va, c'est zkrátit et c'est prononçable. Quant à rétrécir, c'est scvrknout se. On a donc trouvé mieux que les 5 consonnes de zmrzlina. Et sachant que le "c" se prononce "tse", on rajoute quasi une autre consonne. Inutile de dire que nous avons montré notre petit papier plutôt que de prononcer les mots qui rendent fous...

Apprendre une nouvelle langue n'est jamais facile: outre l'apprentissage de nouvelles règles qui expliquent comment la langue s'articule, de nouveaux mots et de nouveaux sons, il y a aussi tout l'aspect culturel. Une langue est un concept vivant qui évolue et qui reflète les gens qui la parlent. Ainsi, dans son livre Gottland, Mariusz Szczygiel explique que durant l'occupation communiste - dont nous parlerons dans un prochain Pragabondage - le langage reflétait l'impuissance des gens: les voies passives et les pronoms indéfinis, comme le "on" de la langue françaiseétaient utilisés à tour de bras, ou dans ce cas-ci à tour de langue.

Le tchèque a cette réputation d’être difficile à prononcer: je confirme. Outre les deux plus haut, "un doigt" se dit "prst". Mais heureusement, nous avons acheté un petit boîtier pour pouvoir regarder la télévision que nous recevons via une antenne parabolique installée sur le toit pour les 3 appartements de l'immeuble... Histoire de nous familiariser avec cette nouvelle langue.

Nous avons regardé un bout de feuilleton français doublé tchèque (Julie Lescaut). Et dire que nous nous moquions de la "Soupe aux choux" un jour regardée en allemand lors d'un trip sur les traces de Jean-Seb.

samedi 3 novembre 2012

Notre premier concert

En route pour le Rudolfinum, dont nous avons déjà parlé. Splendide édifice néo-renaissance et maison de l'Orchestre Philharmonique tchèque. Une nouvelle série s'est créée cette saison, dédiée à la musique baroque sur instruments anciens. Sans doute savaient-ils que nous arrivions! Tous les concerts de la saison sont donnés par un même orchestre : Le Collegium 1704 sous la direction de Václav Luks. Ne connaissant pas cet ensemble, nous sommes prudents et ne réservons qu'un seul concert, l'inaugural. Pour résumer : nous irons à tous leurs concerts !



Si je vais au concert en tenue de bureau, Jeff met chemise, cravate et cardigan en cachemire noir. Très classe. Je n'en reviens pas. Il est très beau. Il s'est dit que nous sommes "à la campagne" par rapport à NYC, que les gens vont plus vite faire attention à la tenue des autres, et que les spectateurs doivent sûrement "bien s'habiller" pour aller au concert. Et il a raison... Dames en long et en strass, messieurs en costume avec gilet et noeud pap. C'est avec plaisir que la prochaine fois je mettrai une belle robe.

La série s'intitule "Baroque Opera Stars". Elle nous permettra de découvrir des voix pour nous inédites. Et le panel de ce soir est assez exceptionnel avec la soprano Raffaella Milanesi et l'alto Sara Mingardo.

Excellente qualité toutes les deux, la soprano très lyrique, peut-être un poil trop pour le Stabat Mater de Pergolesi et l'alto sobre et émouvante. Et l'orchestre est impeccable lui aussi. Du haut de gamme. Jeff trouve les chanteuses un peu limitées: la soprano est trop "opéra", même si elle ne n'use pas trop de vibrato. L'alto? Erm. Disons que l'appellation "instrument d'époque" pourrait lui être appliquée. Et que tant son agilité vocale que son timbre sont en conséquence: manque de brillance, voix pas assez aérienne et graves un peu charbonnants.


La grande salle de concert, dite de Dvořák (car il dirigea le tout premier concert du Philharmonique en 1896), est de toute beauté, éclatante, resplendissante, comme si elle venait d’être terminée hier. Je la croyais plus spacieuse (1100 places environ) à cause de la hauteur sous plafond. Les spécialistes s'accordent à dire que c'est acoustiquement parlant l'une des meilleures salles en Europe mais à notre goût il y a trop de réverbération. Mais cela ne nous a pas empêché de profiter à fond de ce premier concert à Prague.

Au programme, Ero e Leandro une cantate pour soprano de Händel, un concerto pour hautbois (RV 450) de Vivaldi avec l'excellente Xenia Löffler, le Nisi Dominus (RV 608) de Vilvaldi et enfin le Stabat Mater de Pergolesi. En rentrant nous comparons quelques versions disponibles du "Cum dederit" extrait du Nisi Dominus. Scholl l'emporte devant Jaroussky, Mena ou Bowman.