mardi 28 octobre 2014

Designblok 2014


Le visuel (comme on dit) de l'édition 2014.
J'adore ce cerf aux oiseaux.

Designblok, la semaine du design et de la mode a battu son plein à Prague. Dans le programme, les organisateurs préviennent dès l’entrée qu’il ne sera pas possible de tout visiter, c’est dire ! Donc il faut choisir et accepter le fait que l’on passe peut être à côté de la 8e merveille du design. En plus des lieux qui rassemblent plusieurs designers, il y aussi une foultitude de magasins en ville qui ouvrent leur espace à un exposant "tout seul".

Maison dite à la Minute

Premier lieu que je visite, la Maison dite à la Minute, place de la Vieille Ville, pour l’expo « Open studio ». La maison est remarquable avec tous les sgraffites, la façade est magnifique mais une fois poussée la porte on fait un bon dans le temps et on se retrouve au temps du communisme avec de vétustes escaliers en métal, des murs lépreux, du carrelage aux couleurs dégueulasses et tout ébréché, des pièces parfois si petites que l’on se demande si des gens ont pu y habiter (et la réponse est oui ), des ascenseurs pour 2 personnes seulement à la fois, des couloirs sombres et étroits et un entrelacement de pièces qui ne facilite pas la visite des lieux. Contraste incroyable.




Mais contrairement à l’année passée où plusieurs designers exposaient dans la même pièce, ici chacun a son petit chez soi et a pu prendre possession de tout l’espace, le décorer, le mettre en scène, fût-il minuscule. Et en effet, certains designers ont créé des atmosphères délirantes, originales, recherchées. Malheureusement, pas de photos car il y avait tellement de monde que les visiteurs cachaient l’environnement et l’ambiance, si je puis dire.



Un peu de tout, mode, livres, arts de la table, verrerie, bijoux, luminaires et surtout une certaine tendance à la récup.



J’aurai pu aussi visiter le Studio Europa mais il est réservé aux éditeurs d’objets et de mobilier plus connus et donc mieux distribués. Donc je passe. Je choisis la Art House qui expose des objets à la limite entre le design et l’art. Dans le Palais Colloredo-Mansfeldský, remanié baroque sur un bâti originel de la Renaissance. Cette famille est assez célèbre en Tchéquie et assez riche si l'on considère les biens qu'ils ont récupéré ou sont en train de récupérer via tribunaux. Mais une fois le bien récupéré, il faut l'entretenir et c'est là que cela se gâte.

Palac Colloredo-Mansfeldský
Nous sommes à la sortie du Pont Charles, rive droite. La rue Karlova sur la photo conduit à la place de la Vieille Ville et est envahie de boutiques très "cheap" tenues par la mafia russe. Qui néglige l'entretien des biens pour se concentrer sur le blanchiment d'argent. Les deux premiers "tunnels" sur la photo sont pour les trams et les voitures. Le lieu est moche à crever, déglingué, mal entretenu, très sale. Ce passage obligé vers la ville médiévale mérite beaucoup mieux. Les "autorités" essaient régulièrement de faire qqchose mais la corruption et la mafia ont toujours gagné jusqu'à présent. Triste, car il y a là de magnifiques bâtiments à mettre en valeur.

La grande entrée pour les carrosses
Moins d'exposants dans ce palais qui a de beaux restes comme on dit. Il est aujourd'hui lieu d'exposition de la Ville de Prague et en manque cruel d'entretien à l'intérieur. Il sert aussi de salle de concerts pour touristes.

(photo chb)

De pièce en pièce, sans avoir retenu les noms. Et pas envie de me taper les centaines de pages du catalogue.  "Shame on me"...

Installation Chanel n° 5, iconique bouteille...
(photo chb)

(photo chb)
Rien ne me saute au coeur, rien ne me séduit vraiment. "Bad day" sans doute...

Studio Inekehans
(photo chb)

(photo chb)

Eva Eisler
(photo chb)

Du mobilier en bronze brillant par Tjep. Réutilisable,
recyclable : on peut refondre et en faire un lit, par ex.
(photo chb)
Comme un immense bond dans le temps, le lieu de Art+Antiques, un magazine tchèque. L'ambiance du lieu est vraiment extraordinaire. Fait de bric et de broc pour un résultant final bien agréable et chaleureux.

(photo chb)

Retour au contemprain

(photo chb)

Petit coup d'oeil dehors sur "l'étage" de l'église Saint-Sauveur, qui fait partie du Klementinum, à l'origine le couvent jésuite. Les sculptures noires, sales, les frises et corniches noires de cacas de pigeons n'améliorent pas l'aspect du quartier.


Eglise St-Sauveur : Sculptures de Jan Jiří Bendl(photo chb)
Re-plongée dans le contemporain

(photo chb)

(photo chb)

Pour finir, dans la cour du palais, une "machine" à prendre de la hauteur, fun.

(photo chb)

Et une sculpture "liquide" en mouvement dont le coeur illuminé sert d'écran pour des minis-vidéos et images mobiles en couleurs.

(photo chb)

Fin de la visite. J'essaie de m'échapper le plus vite possible de la foule de touristes qui bloquent la rue.

Halloween à NYC



Petite escapade new-yorkaise, histoire de passer quelques jours cosy avec p'tit mari. Que du bonheur. Une semaine avant Halloween, c'est déjà Halloween... Les gosses tout déguisés et tout fiers partent vers leur "party", les mamans se déguisent parfois aussi.


Au programme de notre semaine, des promenades le long de la Hudson, des lunchs et dîners avec les copines, de l'opéra, des expos, une soirée-frayeur dans une maison hantée spécialement installée pour la courte saison, et du shopping. Quelques clichés-souvenirs.

Déco d'un brownstone chicos de la 38e rue Est.

La maison d'à côté avec son patio devant l'entrée.
Mais où ont-ils été chercher les squelettes des chiens ?
La maison hantée. Dans une foule dont la moyenne d'âge frisait les 13-14 ans, nous étions totalement hors statistiques. Dommage qu'il était interdit de prendre des photos durant le parcours-frayeur. Plutôt que les traditionnels fantômes, vampires et sorcières, nous avons eu à faire avec des déséquilibrés en tout genre, des serial killers, des rats et autres joyeusetés issues des films et séries B. La dernière "pièce" était d'un réalisme incroyable: une foultitude de pigeons sur des poutres et de fins fils de tissus blancs descendant desdites poutres, frôlant les spectateurs. On se serait vraiment cru sous une pluie de caca d'oiseaux, sensation de mouillé comprise. Ingénieux, amusant et très réaliste pour qui a, un jour, traversé Times Square.



Notre tout premier selfie !
Nous revenons via le Memorial Park, désormais librement ouvert au public sans plus devoir passer par la case Musée. Toujours aussi sobre, élégant, poignant. Le lieu est mieux surveillé que la Réserve Nationale. C'est un passage quasi obligé entre le studio et la station de métro.

Récemment, la famille Braut a été fixée sur le sort de leur fils Patrice: un bout d'os a permis de l'identifier parmi les victimes des attentats. C'est la conclusion de treize ans d'attente pour cette famille. Son nom est gravé sur la bordure d'une des fontaines, tout comme des milliers d'autres.

En Mai 2014, un peu plus de 1,100 victimes n'avaient toujours pas été identifiées. Les restes - aux alentours de 8000 - sont conservés et chaque amélioration dans les techniques de détection et de comparaison d'ADN sont testées. Parfois un résultat permet de mettre un nom sur un bout d'os ou de chair calcinée, parfois pas.


En route à pied vers la High Line pour découvrir le dernier tronçon accessible au public. Nous remontons donc la Hudson. Incroyable le nombre de joggeurs et coureurs. Ah oui, le marathon c'est tout bientôt, le 2 novembre. Si j'avais voulu me qualifier, dans ma tranche d'âge, j'aurais dû avoir la preuve que je courais le marathon en moins de 3 heures et 52 minutes. Gloups !

Foule maximum sur la High Line, d'autant plus que des ateliers, animations et séances de grimage sont prévues pour les enfants.

Dans le petit parc près du studio
Les pompiers de NYC en exercice
Les parcs, squares, placettes le long de la rivière sont encore très beaux.
Parfois on se demande si on est toujours dans la ville la plus speedée du monde.
La pomme dans la Pomme

Dans le Village aussi, les habitants ont mis tout leur coeur dans la déco.


En sortant du MET, où nous avons été renouveler notre carte de membre et visiter l'expo consacrée au cubisme, nous rejoignons le métro via Central Park. Tous les gosses ne sont pas déguisés...


Dernière station de la journée, quelques courses chez Whole Foods, qui a concocté une maison de l'horreur pour son rayon pâtisserie.




Coup de bol, ma venue à NYC coïncide avec un opéra - version concert - sur instruments anciens : le English Concert, sous la direction de Harry Bicket, donne Alcina de Haendel avec la célèbre Joyce DiDonato dans le rôle-titre. Pour cette représentation, la mezzo-diva américaine est habillée par Vivienne Westwood. La robe post-punk s’allégera au fur et à mesure des actes, pour souligner la graduelle perte de pouvoirs magiques de l'enchanteresse, dont le personnage fut dûment copié de la Circé de l'Odyssée.



L'orchestre est excellent et le public ne s'y trompe pas : quand les musiciens rentrent sur scène pour le 3e et dernier acte, la salle leur fait une véritable ovation. 

Les voix, par contre, sont tout ce qu'il y a de plus modernes dans leur technique et pour nous, il y a comme une contradiction, une gêne. Si l'orchestre est baroque, chantons de manière baroque... Mention spéciale pour la soprano UK Alice Coote dans le rôle de Ruggiero qui tire brillamment son épingle du jeu. 

Mais le public ne partage sans doute pas nos réserves. De longs applaudissements ponctuent la fin de chaque arias, et à la fin du concert c'est à de véritables délire et déluge d'applaudissements auxquels nous assistons, standing ovation comprise. 

Ce qui me manquera aussi dans cette version de concert, c'est la "magie" des décors et de la machinerie typiques chez Haendel. Tant qu'à ne pas être dans la réalité, autant la quitter à fond. Mais vu le prix d'une production en bonne et due forme, chars volants compris, je crains que la version de concert ne devienne la norme ce compositeur allemand vivant en Angleterre et composant des opéras italiens.

samedi 25 octobre 2014

Fitnesss du samedi matin vers Troja

Ce samedi le ciel est bouché, bas et plat. Mais il ne pleut pas. Donc direction dehors. La promenade me mènera jusqu'à Troja, sur l'autre rive. 4,5 km et retour en tram. Sans un ciel bleu, les photos sont so-so Nous empruntons et traversons Stromovka Park, voir post précédent.

Stromovka Park : Pour les couleurs d'automne


Bis
Les belles allées et les belles perspectives sont légion, tout comme les vastes pelouses/prairies où courent les enfants et les chiens.



Une fois sortis du Parc proprement dit, direction le zoo via deux ponts pour piétons et vélos uniquement, l'un qui enjambe un bras canalisé de la Vltava, l'autre le fleuve principal.
Le bras canalisé de la Vltava

Entre les 2 ponts, un grand complexe équestre

La Vltava
Nous arrivons presque au bout de la promenade en passant devant les murs du Château (baroque) de Troja.
Troja Zamek
Enfin, 30 secondes plus tard nous sommes devant le complexe du zoo où ces charmants lémuriens accueillent les visiteurs à l'arrête de bus, sur un énorme rocher.



jeudi 23 octobre 2014

Verre, Verre, Verre

Pragabondage s'est déjà fait l'écho du Prix Stanislav Libenský qui récompense trois artistes travaillant le verre, que ce soit comme matériau unique ou en combinaisons avec d'autres matières, voire même comme une petite partie d'une installation plus complexe, souvent conceptuelle. Tous les goûts sont comblés et le jury choisit les nominés parmi les différents courants artistiques.

Vue d'une partie de l'exposition

Un belge a été nominé cette année, Jeroen Heerwegh. Ma photo ne rend pas hommage à son objet, dont l'extérieur blanc mat laiteux semble très sensuel au toucher (pas osé l'effleurer...) et dont l'intérieur brillant presque doré contraste avec l'extérieur, comme une source lumineuse interne.

Jeroen Heerwegh
Peu de mes photos sont réussies car toutes mochement jaunâtres. Donc parfois, je vous livre un scan du catalogue de l'exposition, qui se tient dans la Maison qui Danse le long de la Vltava.

Parmi les oeuvres que j'aime ou dont le propos m'interpelle :

La Romance Chimique de Zuzana Kubelková : des tubes contenant de l'eau chaude dans lesquels se déverse de l'acétate de sodium qui se cristallise, formant une oeuvre aléatoire et en perpétuel mouvement.
Scan du catalogue

L'installation aux boutons de Sara Hellsing, contenant chacun une image ou une photo, intitulée Moments Passés. Travail sur la mémoire.

Pas réussi à déjauniser le cliché.
Dans l'expo le mur est bien blanc de blanc.
Détail scanné du catalogue
Sans doute mon oeuvre préférée, Asahi Spring de Eita Shinzato. Le titre fait référence à une source à Toyama, Japon, et qui symbolise la nature spirituelle de l'être humain. Une fois de plus mes photos ne rendent pas hommage à l'oeuvre. En réalité le verre est beaucoup plus clair et imite parfaitement bien le plus des cristals de roche. Le "bonsai" est du pin rouge du Japon, symbole de sainteté.

Eita Shinzato
Eita Shinzato















Eita Shinzato
Masse de Noir de Abram Deslauriers. Comme si les fines baguettes de verre noir se promenaient plus loin, envahissant l'espace du mur, voire peut être un jour allant bien au-delà.

Abram Deslauriers
Les jouets acidulés de Leo Sasaki. L'oeuvre est intitulée Je les connais depuis l'enfance.

Leo Sasaki
 Le bateau du futur de Kazumi Ohno : L'arche des Rêves

Kazumi Ohno

Les rubans de verre assemblés de Rei Chikaoka

Rei Chikaoka
Un autre coup de coeur, Entropy Study 3 de Harry Morgan, pour le contraste des matériaux, la douceur insensée de la "pierre", les mille et un stalactites de verre, le contraste entre le gris et le blanc.

Harry Morgan
Harry Morgan

























Les vases de Fei Jiang. Intitulé China.Bottle. Le verre combiné au scannage 3D, à l'impression 3D et au moulage "classique".



Fei Jiang - Scan du catalogue

Enfin, dernier coup de coeur de l'après-midi, une fois de plus à cause de la texture sublime :
La Spère Verte fragmentaire de Shay Salehi. Pâte de verre.


Shay Salehi
 Je pourrais encore vous parler de Jean Fernandes et Involution : colonne carrée en verre avec des couleurs en mouvement à l'intérieur ou de l'installation faite de plaques en pâte de verre blanche et granulée de Justyna Zak (Ecrit par l'ombre). Ou du grand vase Malva en verre clair et bois de Martin Jakobsen. Ou des fins filaments de verre clair noués comme des noeuds bizarres de Stephanie da Silva (Kinesthesia). Ou.... Ou.... Trop beau le verre !