vendredi 28 novembre 2014

Alchymist

Grand Hotel & Spa Alchymist
(photo tirée de leur site Internet)
Un business lunch me permet de découvrir un restaurant + hôtel qui me faisait de l'oeil depuis longtemps sans avoir encore eu l'occasion de le découvrir en détails. Cet établissement 5 étoiles s'est installé d'un palais remanié baroque mais dont les fondations datant de 1257 faisaient partie des murailles de fortification de la ville. C'est au 19e siècle que le palais prend son surnom de Dum u Jeziska (Maison à l'Enfant Jésus) car une image de l'Enfant Jésus de Prague était pendue au balcon. Cet Enfant Jésus de Prague (et son église attitrée) fera l'objet d'un autre post.

Le patio d'entrée (photo chb)
Pour des photos des chambres de l'Alchymist, voyez leur site : http://www.alchymisthotel.com/en/ 
De temps en temps je reçois une invitation pour l'une de leurs ventes exceptionnelles de diamants, de fourrure ou de bijoux dont le prix équivaut à plusieurs années de salaire de fonctionnaire belge. Je n'avais jamais tenté le coup d'aller voir, après avoir planqué ma carte de banque, de peur de faire tache dans l'assemblée. Mais aujourd'hui je me dirige avec plaisir vers l'une de leur location, dans les petites rues charmantes qui montent vers le château.

Pour prendre le thé à l'abri du vent dans le patio d'entrée
 (photo chb)

En sortant de l'établissement
 (photo chb)
La déco, c'est le genre "pourquoi faire dépouillé quand on peut en mettre 5 couches" mais le résultat final est très réussi dans son genre, avec miroirs dorés, pompons partout, doubles rideaux et marquises, coussins et tissus précieux, tapis d'orient, pas d'éclairage zénithal, rien que de petites lampes avec abat-jour émettant une lumière douce qui rend les femmes plus belles.

 (photo chb)
(photo chb)




 (photo chb)
Le lunch est de qualité et la compagnie très agréable. Alchymist ? Check sur ma "to do list".

mardi 25 novembre 2014

Rivaux en opéra

C’est le programme de ce soir dans mon abonnement aux concerts du Collegium 1704, toujours sous la sémillante direction de Václav Luks.


Les deux rivaux, c’est Vivaldi et Haendel. J’ai un peu de mal à comprendre pourquoi on les considère comme des rivaux en opéra puisqu’ils n’ont pas essayé de conquérir le même public ni les mêmes villes. Mais bon, il faut parfois trouver un élément commun entre des œuvres qui n’en ont, finalement, pas tant que ça…

Collegium 1704

Le concert commence par l’Ouverture de Agrippina de Haendel et se poursuit avec du Vivaldi dont 2 de ses motets pour voix seule. Pour les interpréter, Karina Gauvin, soprano canadienne et supposée colorature. Mais pourquoi ai-je les oreilles pourries ? Pourquoi est-ce que je n’entends pas comme le public enthousiaste ? Pourquoi ai-je l’impression que la soprano aboie et bêle en même temps ? Bref, je ronge mon frein en attendant les moments purement orchestraux dont quelques extraits de la Water Music de Haendel ou le Concerto en sol mineur RV 156 de Vivaldi. Heureusement qu’ils sont là pour sauver ma soirée.

Václav Luks

Le public est une fois de plus en délire et Karina Gauvin se fend d’un bis : le célèbre Lascia ch’io pianga tiré du Rinaldo de Haendel. Tous les chanteurs l’ont interprété un jour et le niveau de départ commence à excellent pour ceux qui voudraient se mesurer aux autres. En rentrant, je me rince les oreilles dans quelques-unes des versions que j’aime.

Karina Gauvin
Comme à son habitude l’orchestre est à son meilleur et se met fidèlement au service du chanteur de la soirée. La prochain concert sera celui de Noël avec le Magnificat de Jean-Seb. Pourvu que les chanteurs soient dignes du génie du Cantor !

mercredi 19 novembre 2014

Laterna Magika dans Human Locomotion

Photo de leur site narodni-divadlo.cz
Helios : le nom de la maison de publication de Muybridge
Avec des hôtes venus passer quelques jours à la maison, je pars à ma première représentation de Laterna Magika, une troupe tchèque (Pragoise) très connue pour son art « total », entendez toutes sortes de disciplines conjuguées dans un seul et même spectacle : théâtre, danse, mime, musiques, chants, sons, arts du cirque, ombres chinoises, jeu de lumières, machineries, décors, costumes etc. Pas toujours tout en même temps mais avec de savants choix et dosage pour soutenir le propos. Quand les mots ont de l'importance (assez rare), ils sont traduits en anglais.

Photo de leur site narodni-divadlo.cz
Le spectacle de ce soir, intitulé Human Locomotion, est basé sur la vie et l’œuvre de Eadweard Muybridge, un photographe UK émigré aux Etats-Unis et dont vous connaissez sûrement le travail sur la décomposition photographique des mouvements d’un cheval au galop.

Photo de leur site narodni-divadlo.cz
Chaque cliché, pris à l’aube technique de la photographie, correspond à une phase du galop et l’on voit, sans doute aucun, qu’à un moment donné le cheval « décolle » et n’a plus aucun pied sur terre. Pour ce faire, Muybridge a placé 24 appareils photo, qu’il a synchronisés pour capturer chaque phase du mouvement (ce que l’on a appelé la chronophotographie). Quel travail de calcul et de précision! 

Photo de leur site narodni-divadlo.cz
Et c’est sans doute là l’essence de son travail car il considérait la photo moins comme un art (bien qu’il ait fait de magnifiques clichés du Yosemite Park en Californie) que comme un outil d’investigation scientifique. Il prit aussi des photos de patients avec des maladie de peau pour aider les médecins dans d’autres hôpitaux à diagnostiquer ce qui était connu ailleurs.

Photo de leur site narodni-divadlo.cz
La vie privée de Muybridge fut également mouvementée car il parcourut les Etats-Unis d’est en ouest, donna de nombreuses conférences un peu partout, y compris en Europe, et passa d’interminables heures dans son studio/labo. Il finit par oublier qu'il avait une femme et trucida l’amant de cette dernière. Il fut acquitté car le juge a estimé qu’il s’agissait d’un « homicide justifiable ».

Photo de leur site narodni-divadlo.cz
Mais c’est sans doute la curiosité, le génie scientifique et l’esprit d’aventure de Muybridge qu’il faudra retenir. Et les perfectionnements apportés à l’obturateur, permettant de grandement varier les temps d’exposition. C’est d’ailleurs ainsi qu’il gagna son pari avec l’un des magnats du chemin de fer US, Leland Stanford, qui voulait que Muybridge lui prouve que le cheval quittait totalement le sol. Pari gagné !

Une soirée totalement captivante. Une incroyable découverte de cette troupe qui se produisit pour la première fois lors de l’Expo 58 à Bruxelles. Ils donnent de temps en temps leur spectacle « Magique Prague ». A voir sans faute.

Pour un aperçu de la magie de ce spectacle : https://www.youtube.com/watch?v=M-QNDgPUGQ0

dimanche 16 novembre 2014

... à Janáček


Bien sûr, je n'ai pas fait de photos pendant le récital même.
D'où un piano "vide"...
Changement de lieu et de décor. L’ambassadeur de Belgique à Prague a invité tous les Belges en République tchèque à un concert à la résidence. Un artiste belge talentueux, Nikolaas Kende, un piano, un récital, murs revêtus de boiseries, tableaux, consoles et chaises houssées de tissu clair. On se serait presque cru dans un film se passant au 18e siècle, si ce n’est que les hommes ne portaient pas de bas de soie ni les femmes de paniers.

Nikolaas Kende
Au programme du hongrois essentiellement : Liszt (Sonetto del Petrarca 57, 104 et 213), Bartók (entre autres la Suite op. 14). Le seconde partie est néanmoins allemande avec la Sonate n°3 de Brahms. Le récital se termine par une touche de tchèque avec un extrait de V mlhách (Dans les brumes) de Leoš Janáček, mon morceau préféré ce soir.

Le public s'installe doucement.
Fin du concert et fleurs de rigueur.



Même si ces œuvres ne font pas partie de mon répertoire favori, je ne me suis pas embêtée une seule minute car l’interprétation était vraiment excellente. Visiblement, ce jeune pianiste est un talent montant et je ne le savais pas. Mais, à ma décharge, il y a bien longtemps que je ne m’intéresse plus de près à la musique sur instruments modernes ni au répertoire après Mozart et Haydn. :(

L'artiste et ses fans


vendredi 14 novembre 2014

De Mozart à ...

Les concerts se suivent et ne se ressemblent pas du tout.

Photo extraite du site du Collegium 1704

Tout d’abord, le premier concert de la saison du Collegium 1704 au Rudolfinum : Mozart in the Splendour of the Italian Sun, car les compositeurs de ce soir ont étudié ou vécu en Italie, comme il était de bon ton de le faire à l’époque. Le programme est spécialement concocté pour le contre-ténor Bejun Mehta, que je ne connaissais pas encore. Bien sûr du Mozart au programme, dont un aria tiré de son opéra Ascano in Alba , dont je ne connaissais pas non plus l’existence. Bref, de nombreuses découvertes ce soir. A part Mozart, il y aura aussi du Gluck (extraits de Ezio) et du Johan Christian Bach (le fils cadet de Jean-Seb également connu comme le Bach de Londres ou le Bach de Milan) dans des extraits de Artaserse.

Bejun Mehta  : Photo extraite du site du Collegium 1704

Peut-on vraiment parler d’opéra dans le cas de Ascano in Alba ? Je dirais plutôt une pastorale, un mini-opéra composé pour une occasion spéciale, genre fiançailles, mariage ou anniversaire et dont l’action reflète l’événement fêté. A écouter en entier un jour de pluie ou de neige.

Photo extraite du site du Collegium 1704

Bejun Mehta m’a-t-il subjuguée comme le public le fut ce soir-là ? Pas du tout. Dès son entrée sur scène son air d’intense autosatisfaction m’a profondément déplu et m’a mise dans de mauvaises dispositions. Ses ornementations vocales étaient loin d’être exceptionnelles – je dirais même qu’elles étaient absentes - et, selon mes critères, il a complètement raté ses « messa di voce », si tant est qu’il ait essayé. Mais je lui laisserai un jour une seconde chance car il est difficile d’être au top de son art tous les jours.

Photo extraite du site
du 
Collegium 1704

Si le public était debout et en délire à la fin du concert, je ne l’étais pas. Le fait que j’ai très peu applaudi n’a donc rien changé à l’atmosphère générale ou à la grande satisfaction de Mehta. Comme d’habitude, le Collegium 1704 était excellent sous la direction de son chef attitré, Václav Luks.


mercredi 12 novembre 2014

Station d'épuration des eaux

De Lantaarn organise la visite d'une ancienne station d'épuration des eaux (en langage initié une STEP). Voilà qui change des habituels musées et autres lieux chargés d'art artistique (par rapport à l'art technique ou médical...). Aujourd'hui, donc, la technique est à l'honneur et c'est ÉPOUSTOUFLANT !
Au loin, l'une des 2 cheminées de la STEP. Canard compris.
Les troupes se rassemblent, dans le frisquet après-midi dominical, sous un ciel bas et lourd "qui fait l'humilité".

Ces armoiries au-dessus de la porte d'entrée m'intriguent, surtout ce bras armé d'un gourdin. Pour anéantir les crasses dans l'eau ? Malgré mes questions au guide, je n'en saurai pas plus.


Détail de la cage d'escalier qui menait au logement du "directeur" de la STEP.


Dans le grand hall d'entrée, deux énormes citernes de part et d'autre de la pièce qui, d'après ce que j'ai compris, contenaient les déchets qui allaient être répandus comme engrais sur les champs. Aux murs, des photos qui montrent la construction de cette STEP, de 1901 à 1906. Tout à dos d'homme, avec des brouettes, des pelles, des truelles. Un travail à la fois de fourmi et de titan.
Hall d'entrée
La guide distribue quelques fascicules avec photos de la construction. Elle nous amène à travers une série de pièces dont je ne comprends pas toujours la fonction : l'écho est prégnant partout et son anglais pas top, les deux conjugués me laissent un peu sur ma faim.


Ici, c'était, entre autres, les douches pour les ouvriers. Il faut dire qu'au début du fonctionnement de la station, les eaux usées étaient d'abord "ratissées" à la main ! Je vous dit pas l'odeur que ces pauvres gens devaient emporter avec eux à la maison.




















C'est ici que les eaux usées arrivent en premier lieu. D'abord écrémage manuel puis grands peignes électriques vers les années '20. Et toujours une vaste cheminée d'évacuation, de ventilation pour les odeurs.

Toujours dans cette salle de la "première étape".


Ce qui me laisse sans voix, c'est le travail avec les briques : du grand art, une perfection visuelle et technique, avec des voûtes, des décrochements, des encorbellements, des culs-de-four, des paraboliques, etc.etc.



De retour dans le hall d'accueil, nous repartons vers les machines à vapeur. Je n'en ai jamais vu d'une telle taille ! Et elles sont si belles, blinquantes. Elles semblent prêtes à fonctionner.






















Nous sortons ensuite du bâtiment pour rejoindre les galeries souterraines et leurs canalisations amenant et déversant les eaux. Sans oublier les bassins de collecte ou de sédimentation. Une fois de plus, le travail de construction en briques me laisse sans voix.


























Nous ressortons à l'air libre. Les eaux qui ne seront épurées "que" à 40% ne sont pas rejetées dans le bras canalisé de la Vltava, tout proche, mais plus loin dans le fleuve lui-même via des ultimes canalisations qui passent sous le canal. A l'époque, la Vltava terminait "naturellement" le travail entamé dans la STEP. Sans doute possible à l'époque, qui devait sûrement être moins polluée que la nôtre... Quand on voit la taille des stations d'épuration aujourd'hui, pas de comparaison possible. Plus petit, plus efficace, moins énergivore...
.

Fin d'une découverte époustouflante. Le lieu mérite une intervention pour en mettre chaque partie en valeur et attirer les visites. Via des Fonds européens ? Cette station cessa ses activités en 1967. Elle est aujourd'hui classée au Patrimoine Technique de la République Tchèque.

Ce lieu est magique et de nombreux metteurs en scène ont, tout comme moi, été envoûtés. Voyez des films comme Mission Impossible IV, Blade ou encore les Misérables.

Pour plus de photos et d'infos, le site de la STEP : http://www.staracistirna.cz/ops/en/
et en particulier les pages avec de vieilles photos : http://www.staracistirna.cz/ops/en/fotogalerie-historicke.php


mardi 11 novembre 2014

L’Europe vue de haut et le lion à 2 queues

Aujourd'hui, cela sera très simple : je vous renvoie vers d'autres sites en rapport avec Prague.

D'abord  le site d'une bande de jeunes "fous" qui photographient depuis le "toit" de monuments-phares en Europe : http://dedmaxopka.livejournal.com/71750.html  Souvent les grimpettes ne sont pas vraiment autorisées mais les clichés sont sidérants. Voyez ceux pris à Prague depuis la cathédrale.

Ensuite vers le site de mon pote Strogoff, site toujours documenté et détaillé. Pas un détail de l'histoire tchèque ne vous échappera: http://www.strogspraguepics.blogspot.cz/  Les amateurs d'informations fouillées y apprendront pourquoi le lion de Bohème a deux queues et pourquoi on y parle souvent de Limbourg et Luxembourg et seront du même coup initiés en héraldique.

lundi 10 novembre 2014

Signal Festival - Part III

Dernière soirée au Festival. Ai-je tout vu ? Non. Aurais-je pu tout voir en 4 soirées ? Pas sûre vu la foule qui ralentit considérablement le transfert d'une oeuvre à l'autre. Aurais-je des regrets ? Peut être un jour. Retournerais-je l'année prochaine si je suis à Prague pendant le Festival. Oui, absolument.

La photo ci-dessous uniquement parce que je suis fière de mes progrès en photographie de nuit... Ceci étant dit, j'aurais aimé l'eau encore plus floue.

Du Pont Charles

J'hésitais à m'aventurer sur le Pont Charles à cause de la foule de touristes bêlants. Mais j'avais envie de voir le "video mapping" d'une des sculptures. Je me demandais comment l'artiste aborderait un "écran" aussi petit quand on le compare à tout un palais. Photos pas top car l'animation est "chichement éclairée" et les alentours assez sombres. C'est du noir/blanc, avec l'idée récurrente d'une déconstruction/reconstruction, des déplacements de lignes et de volumes et un travail sur la texture.

DE/COMPOSED de Jan Nálepa & R/FRM


A la fin du Pont, rive droite, le bas de la tour sert d'écran géant à un jeu de points blancs animés par un petit faisceau. Il a l'air bien innocent mais il cause une "panique" dans les troupes.

MURMUR de Chevalvert

MURMUR de Chevalvert

MURMUR de Chevalvert
De là, j'affronte le chemin vers la place de la vieille ville et le Palais Kinsky, lui aussi objet d'un "video mapping". Une explosion de couleurs et de mouvements, mais dans une moindre mesure.

Dreamforge de MaxIn10sity
Dreamforge de MaxIn10sity











Dreamforge de MaxIn10sity
Dreamforge de MaxIn10sity





















Dreamforge de MaxIn10sity
Dreamforge de MaxIn10sity

















Dreamforge de MaxIn10sity

Dreamforge de MaxIn10sity
Dreamforge de MaxIn10sity
Vous l'avez compris, vu le nombre de photos, l'une de mes oeuvres préférées, avec l'Eglise Ste Ludmilla du premier soir.

Dernière station de cette année, le KRAKEN de Gabriela Prochazka. Ce monstre marin est venu se reposer à Prague, le long d'un quai, entre les bateaux touristiques amarrés un peu partout. Sa présence est annoncée par une flottille de petits lumignons. Un peu décevant car le Kraken ne bouge pas. En quelque sorte un contrepoint aux autres oeuvres, étonnamment dynamiques.


KRAKEN de Gabriela Prochazka

KRAKEN de Gabriela Prochazka