dimanche 29 juin 2014

Barokní podvečery

Barokní podvečery ou Les soirées baroques. Un festival organisé par et pour le Collegium Marianum, ensemble baroque sur instruments anciens, que je n'ai pas encore eu le plaisir de découvrir. C'est aujourd'hui chose faite lors d'un concert de la série intitulée "Porta Bohemica", avec des oeuvres de chambre de Biber, Brentner, Reichenauer, Tůma, Jiránek et František Benda. Autrement dit, tous tchèques et tous baroques !

Scan du programme
Les lieux choisis sont assez exceptionnels. Aujourd'hui le réfectoire du Couvent des Dominicains à un soupir de la Place de la Vieille Ville. Voyez cette photo tirée de leur site.

www.refektar.cz pour d'autres photos
Quand je rentre dans la salle, je suis époustouflée par le lieu et sa déco. Waouw ! Toutes les scènes peintes ont un rapport avec les repas, qu'ils soient inspirés de la bible ou de la vie quotidienne des moines.

Photo de l'édition 2013 du "festival"
Pour une visite virtuelle du lieu, voyez ce site : 
Le concert de ce soir est magnifique et fait la part belle à la flûte baroque, qu'elle soit à bec, traversière ou piccolo, magnifiquement jouées par Jana Semerádová. Le concert de ce soir est intitulé Mensa Sonora, du nom de la partita VI en Sol majeur de Biber, compositeur qui sort du lot même si ses compatriotes n'ont pas à rougir...


vendredi 27 juin 2014

Taste of Prague - Part III

Café Savoy
Nous terminons le tour au Café Savoy, institution pragoise, où, deux jours plus tôt, j’avais emmené quelques amis pour souper. Mais aujourd’hui nous y sommes pour les pâtisseries tchèques. Durant la période communiste, le Café Savoy fut le lieu privilégié de réunion des dirigeants du pays. Ils avaient ordonné de cacher les magnifiques plafonds moulurés et peints (symbole de la bourgeoisie) sous un faux-plafond dégueu. Mais aujourd’hui ce café, style viennois, brille à nouveau par sa décoration et par sa cuisine.

Café Savoy
Avant d'entamer l'assortiment de pâtisseries tchèques (fortement influencées par les autrichiennes), Jan nous fait découvrir cet autre alcool typiquement tchèque la Becherovka, liqueur à base d'herbes. Elle naît en 1807 dans la ville d'eau de Karlovy Vary (Karlsbad) et se veut médicinale avant tout, notamment pour faciliter la digestion. Cette histoire vous rappellerait-elle qqchose ? La liqueur tient son nom de son inventeur, Jan Becher.

N'écoutant que mon désir d'informer fidèlement nos lecteurs, je tente la dégustation proposée. Un beurk plus tard... Résolument non. A moins - peut-être - de la boire avec un peu de tonic. On se concocte ainsi le célèbre cocktail "Beton", présenté pour la première fois à l'Expo 67 à Montréal et toujours à la mode aujourd'hui.

A la fin de la visite nous recevons un sympathique paquet contenant plusieurs cartes en quadri où les « bons » restaurants, bistros et cafés sont mentionnés, une carte spéciale avec les commerces de souvenirs pragois non touristiques et non made in China et quelques recettes à essayer à la maison, dont le célèbre goulash.



Dans le paquet-cadeau une boîte de Antiperle, de minuscules bonbons-perles à la menthe. Un classique en Tchéquie. "Inventés" en 1960, ces p'tits durs se présentent dans une boîte verte et ronde dont le couvercle transparent s'emboîte sur le dessous. Dans chacun de ces "couvercles", un trou. Et quand les deux trous sont en face l'un de l'autre, le petit bonbon sort. La perle est obtenue par cristallisation du sucre et il faut environ 6 semaines (oui!) pour obtenir le produit fini. Le bonbon "grandit" de 4 millimètre par jour. Tout a été tenté pour rendre la fabrication plus simple et plus rapide. Mais en vain. Le bonbon était trop "mou". Donc encore aujourd'hui, il faut attendre 6 semaines...



Rien à redire, Prague Food Tour reçoit un 20/20. Un astre dans le désastre du tourisme de masse à Prague où les guides racontent souvent n’importe quoi et où les visiteurs semblent lassés de tout. Ce qui me fait penser à Liège ou à Bruxelles. Existe-t-il ce genre de visite guidée où la nourriture sert de prétexte pour aborder la culture du pays ? Et pourquoi pas un « Ethnic Food Tour », plus axé sur les locaux désireux de découvrir le monde ? Voilà une bonne idée pour quand je serai pensionnée...

mercredi 25 juin 2014

Taste of Prague - Part II

La prochaine adresse fait la part belle au bœuf tchèque, que nous dégusterons sous plusieurs formes. Nous voici donc chez Čestrhttp://cestr.ambi.cz/en/#index, un resto de viande formidable. Et typiquement tchèque. Il faut reconnaître que la Tchéquie n’est pas le pays des légumes et que sa gastronomie traditionnelle n’est pas un paradis pour végétariens.

Ce resto, lié à la boucherie mentionnée dans l'article précédent, ne sert que de la viande bio issue d'une race locale que le communisme est presque parvenu à faire disparaître. Il s'agit de la race «Simmental», encore appelée Czech Spotted Cattle (qui, abrévié, donne Čestr en tchèque ) ou en français la
Fleckvieh. La viande servie ici a maturé 50 à 60 jours. Tous les morceaux du bœuf, mêmes les moins nobles, sont préparés selon un mode cuisson qui leur rend hommage. Nous nous délectons ainsi de cou de bœuf longuement mijoté dans une sauce divine. La cuisson longue à basse température est souvent choisie pour les bas morceaux, la cuisine de grand-mère comme le précise le guide. Car seules les grands-mères ont encore le temps de faire mijoter de bons petits plats.


Durant cette dégustation, nous mangerons également la fameuse purée de pdt tchèque surnommée « Milk Mash » car les patates sont cuites dans du lait puis agrémentées d’une bonne klotte de beurre, des asperges cuites vapeur, des escargots (La Tchéquie est un gros exportateur d’escargots, surtout vers … la France), des articulations de bœuf dans une autre sauce tout aussi délicieuse, un petit morceau de truite fumée, seul autre poisson, avec la carpe, que mangeaient les Tchèques avant les transports internationaux frigorifiés.

Nous terminons par le bœuf tartare, oui notre bon filet américain, très populaire ici aussi. Haché minute, il est préparé devant vous avec les condiments et épices de votre choix (oignons, câpres, cornichons, œuf de caille, etc.). Mais attention, ici, pas un poil de mayonnaise ! Les autres membres du groupe font l’impasse sur le bœuf tartare, réaction que Jeff et moi avons souvent remarquée aux USA. Nos amis Yankees aiment la viande, mais bien cuite.

Même si l’aménagement de ce resto tient plus de la cantine que du noble « établissement de bouche », nous y amènerons tous nos invités goûter la vraie et excellente cuisine tchèque traditionnelle. Avec des produits de base d’une telle qualité, il devient – presque - difficile d’en rater la préparation. 
Le « Czech cuisine revival » n’est donc pas une illusion. La révolution gastronomico-culinaire est en route. Oui, il faut le savoir, sous la régime communiste, tous les restaurants étaient obligés de suivre un seul et unique livre de recettes, une pseudo-bible culinaire dont ils ne pouvaient s’éloigner sous peine de sanctions sévères. En d’autres termes, quel que soit le restaurant choisi, la carte était identique et vous mangiez la même chose. Voilà qui explique sans doute pourquoi la cuisine tchèque a si mauvaise réputation et pourquoi une nécessaire prise de conscience culinaire a vu le jour. Heureusement, 25 ans plus tard les Tchèques replongent dans leurs racines culinaires et remettent leur terroir au goût du 21e siècle.

lundi 23 juin 2014

Un PSDF (Piano Sans Domicile Fixe)



Photo prise à NYC par mon p'tit mari lors de l'une de ses promenades dominicales. Pas de trucage !

samedi 21 juin 2014

Taste of Prague - Part I

Dans notre ancien blog « Compote » nous vous avons parlé de ces « Food Tour » new-yorkais où l’on déguste quelques spécialités du crû, généralement debout sur le trottoir. Visiblement ce concept a fait des émules à Prague et je m’inscris à l’une de leurs visites, plus organisées pour les touristes que pour les locaux ou les expats. Très sympa, l’organisateur « m’accepte » dans le groupe, composé de 4 Américains, 2 Canadiens (tous les 6 d’une même famille) et moi… Voici le site de Taste of Prague : http://www.tasteofprague.com/
Première surprise, l’accent anglais (US) de Jan est impeccable : il a étudié aux Etats-Unis puis est revenu dans son pays natal. Et il sait de quoi il parle, son discours est bien documenté et bien articulé. Au départ de la nourriture il parcourt l’histoire du pays, explique la culture tchèque, fait part des souffrances sous les régimes nazi et communiste ( et des points positifs aussi...), tout en parsemant son discours d’anecdotes issues de sa famille et de chiffres économiques sérieux. Remarquable. Du grand art, présenté de manière naturelle et conviviale. Le meilleur guide que j’ai jamais suivi !



La visite démarre en fanfare par un shot de slivovice, l’alcool de prune local que chacun, ou presque, distille maison. Dans certains villages, vous avez encore, à l’instar du moulin banal, l’alambic communautaire où chacun apporte ses prunes et ressort avec ses précieuses bouteilles. Nous voilà, presque comme des ivrognes, à déguster cet alcool sur le trottoir, dans de petits verres que Jan a remplis d'une distillation maison… Tout cela met la troupe de très bonne humeur.

Naše maso
Nous nous dirigeons ensuite vers une boucherie, nouvellement installée dans le quartier chic. Naše maso : http://nasemaso.ambi.cz/en/#sortiment (Notre viande) ne propose que de la viande locale bio, issue de deux espèces anciennes de porc et de bœuf, maturée 50 à 60 jours. Chaque fois que je passe devant cette boucherie, il y a une file pas possible jusque sur le trottoir. Et quand je déguste leur jambon et leur pain de viande maison, je comprends tout de suite pourquoi. Un vrai délice. Pas besoin de beaucoup d’épices ou autres adjuvants sur la viande, rien qu’en elle-même elle a un goût d’enfer, ou de paradis. Désormais une adresse incontournable à Prague.

De là, le groupe file dans une vinothèque (Vinograf, sur la place Senovážné) pour une dégustation de vins et de fromages tchèques. A noter que vous ne pourrez boire du vin tchèque qu’ici car rien n’est exporté. Na! Une raison de plus pour venir nous rendre visite. Les fromages aussi sont excellents et un certain « pepin » me fait de l’œil. Affiné avec un zeste d'orange, il est crémeux et goûtu à la fois. Le seul hic est que ces fromages artisanaux sont vendus de manière confidentielle et qu’il faut savoir sur quel marché les acheter. Jan me fournira les bonnes adresses.


Suite au prochain numéro.

vendredi 6 juin 2014

Concerts

Donc encore deux concerts du Printemps de Prague.
D'abord Les Arts Florissants, non pas sous la direction de William Christie mais sous la direction de Paul Agnew, à la fois chef et ténor. Dans un très généreux programme : l’entièreté du 7e Livre de Madrigaux de Monteverdi. La première soprane, Miriam Allan, est excellente. Malgré la qualité du concert, je ne suis toujours pas réconciliée avec les madrigaux de Monteverdi, que je trouve parfois un peu « barbants ». Sorry Claudio. Je préfère de loin tes opéras ou tes Vêpres.

Paul Agnew
Ensuite mon dernier concert dans la série « Printemps de Prague » : Le Hilliard Ensemble dans du Bach essentiellement et quelques oeuvres de Arvo Pärt, le célèbre compositeur estonien. Les deux compositeurs ayant assurément leur amour de dieu et leur spiritualité en commun. Tout a cappella. Le Hilliard Ensemble, c’est l’économie de moyens, si l’on peut dire : une voix par voix. Ils commencent par un motet à double chœur Der Geist hilft unser Schwachheit auf et enchaînent avec deux pièces de Pärt, Summa et And One of the Pharisees. Et j’attends les musiciens au tournant quand ils entament ensuite le motet Jesu, meine Freude que j’ai si souvent massacré, tant dans la voix de soprane que d’alto :(

The Hilliard Ensemble
Le résultat ce soir au Rudolfinum est une pure merveille. La salle est plongée dans un silence total et on entendra même une mouche voler, pour de vrai :(  Si certains membres du Hilliard Ensemble ont quelques heures de vol (de trop ?) au compteur et que leurs solos sont un peu chevrotants et moins assurés qu’en début de leur carrière, le mélange des voix, leur complémentarité sonore, leur équilibre restent exceptionnels.

La deuxième partie du concert est tout aussi magique avec comme point d’orgue le Most Holy Mother of God de Pärt qui emmène toute la salle sur un petit nuage. Je crois que personne ce soir n’a échappé à ce grand moment d’émotion. Le concert se termine par le Singet dem Herrn ein neues Lied. La salle est en délire. Debout elle réclame un bis, qui ne viendra pas. Comme toujours lors de ce festival, le programme est plus que généreux. Et je comprends que les musiciens aient envie de reposer leurs cordes vocales. 
Arvo Pärt
Si vous avez envie de découvrir le Most Holy Mother of God de Arvo Pärt, voyez You Tube : https://www.youtube.com/watch?v=PkIuRJd5v5o

mardi 3 juin 2014

Un agenda bien rempli

Un long silence pour cause d’agenda de fou. A peine le temps de « sipper » un thé Mariage Frères. A ce propos, cette prestigieuse marque de thé est distribuée à Prague dans un magasin de décoration intérieure que vous connaissez sûrement car belge, j’ai nommé le champion du country chic : Flamant Home Interiors : http://www.flamant.cz/en/
L'entrée du magasin situé dans la très prestigieuse galerie SLOVANSKÝ DŮM
Pour l'ambiance





Qu’ai-je donc eu à l’agenda ? D’abord ces fameuses élections belges : les Belges vivant à l’étranger peuvent voter à l’ambassade (mais uniquement pour le fédéral). Chaque ambassade ou consulat a donc dû organiser un bureau de vote. Puis Prague a été désignée comme bureau de dépouillement régional. Les collègues de 9 autres ambassades de la région sont venus apporter les bulletins à Prague et nous avons tout compté, y compris les voix de préférence. Tout cela en plus du travail habituel…
Puis une dégustation de merlot avec mon club de mémés. Le même soir, je devais aller écouter Andreas Scholl qui se produisait au Rudolfinum avec l’Accademia Bizantina mais une erreur de communication m’a moralement obligée à aller à la dégustation. Too bad. D’abord parce que le merlot n’est pas mon cépage préféré et surtout parce que Scholl est l’un de mes contre-ténors favoris.
Comme d’habitude lors des dégustations, Natalia, l’organisatrice, parle autant des cépages, que de l’histoire du vin ou du processus de vinification. C’est toujours très intéressant. J’apprends ainsi que la fameux Château Petrus n’est pas fermenté dans les traditionnelles barriques mais bien dans des cuves en béton. Si ! Et nous dégusterons 5 vins à base de merlot, de différentes provenances : Languedoc, Italie, Chili, Californie et France à nouveau avec un Pomerol. Rien ne me saute au palais.
Ensuite quelques concerts, toujours dans le cadre du festival « Printemps de Prague ». A suivre…