samedi 3 novembre 2012

Notre premier concert

En route pour le Rudolfinum, dont nous avons déjà parlé. Splendide édifice néo-renaissance et maison de l'Orchestre Philharmonique tchèque. Une nouvelle série s'est créée cette saison, dédiée à la musique baroque sur instruments anciens. Sans doute savaient-ils que nous arrivions! Tous les concerts de la saison sont donnés par un même orchestre : Le Collegium 1704 sous la direction de Václav Luks. Ne connaissant pas cet ensemble, nous sommes prudents et ne réservons qu'un seul concert, l'inaugural. Pour résumer : nous irons à tous leurs concerts !



Si je vais au concert en tenue de bureau, Jeff met chemise, cravate et cardigan en cachemire noir. Très classe. Je n'en reviens pas. Il est très beau. Il s'est dit que nous sommes "à la campagne" par rapport à NYC, que les gens vont plus vite faire attention à la tenue des autres, et que les spectateurs doivent sûrement "bien s'habiller" pour aller au concert. Et il a raison... Dames en long et en strass, messieurs en costume avec gilet et noeud pap. C'est avec plaisir que la prochaine fois je mettrai une belle robe.

La série s'intitule "Baroque Opera Stars". Elle nous permettra de découvrir des voix pour nous inédites. Et le panel de ce soir est assez exceptionnel avec la soprano Raffaella Milanesi et l'alto Sara Mingardo.

Excellente qualité toutes les deux, la soprano très lyrique, peut-être un poil trop pour le Stabat Mater de Pergolesi et l'alto sobre et émouvante. Et l'orchestre est impeccable lui aussi. Du haut de gamme. Jeff trouve les chanteuses un peu limitées: la soprano est trop "opéra", même si elle ne n'use pas trop de vibrato. L'alto? Erm. Disons que l'appellation "instrument d'époque" pourrait lui être appliquée. Et que tant son agilité vocale que son timbre sont en conséquence: manque de brillance, voix pas assez aérienne et graves un peu charbonnants.


La grande salle de concert, dite de Dvořák (car il dirigea le tout premier concert du Philharmonique en 1896), est de toute beauté, éclatante, resplendissante, comme si elle venait d’être terminée hier. Je la croyais plus spacieuse (1100 places environ) à cause de la hauteur sous plafond. Les spécialistes s'accordent à dire que c'est acoustiquement parlant l'une des meilleures salles en Europe mais à notre goût il y a trop de réverbération. Mais cela ne nous a pas empêché de profiter à fond de ce premier concert à Prague.

Au programme, Ero e Leandro une cantate pour soprano de Händel, un concerto pour hautbois (RV 450) de Vivaldi avec l'excellente Xenia Löffler, le Nisi Dominus (RV 608) de Vilvaldi et enfin le Stabat Mater de Pergolesi. En rentrant nous comparons quelques versions disponibles du "Cum dederit" extrait du Nisi Dominus. Scholl l'emporte devant Jaroussky, Mena ou Bowman.

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