vendredi 15 février 2013

Lucerna Palace

Vu le temps qui a soudainement pris un grand coup de froid, nous prenons notre courage à 4 mains pour une visite guidée du Palais Lucerna, un "it building" dans le centre de Prague, près de la grand place náměstí Republiky. Heureusement la visite sera fera essentiellement à l'intérieur de ce grand complexe de magasins, salle de cinéma, salle de bal, restaurants et cafés, club de jazz, bureaux et apparts de luxe et qui occupe tout un pâté de maisons avec plusieurs entrées et sorties.


Il a été conçu et financé par le grand-père du Président Vaclav Havel. Construction achevée en 1921 après avoir connu un sérieux retard à cause de WWI. Ce mogul de l'immobilier a également fait construire les célèbres studios de cinéma Barrandov début des années 1930. 


Quand le guide explique, il faut s'accrocher car le grand-père, le père et le fils portent tous le même nom (normal...) mais aussi le même prénom : la tradition tchèque voulait que l'on nomme le fils aîné comme son père. Pas facile pour les recherches généalogiques. Dans la famille Havel, cela s'est terminé avec le president, qui n'a pas eu d'enfant.


Nous commençons la visite par la sculpture dont nous avons déjà parlé, le chevalier à l'envers sur son destrier, le tout pendu à l'une des coupoles de la galerie, du plasticien David Černý, enfant terrible de l'art tchèque d'aujourd'hui. La sculpture est censée y rester jusqu'à ce que le pays redevienne une monarchie... Ça, c'est typiquement de l'humour tchèque.

David Černý
L'une des entrées du cinéma :


Une autre entrée, qui fait d'abord passer les spectateurs par le foyer (aujourd'hui un café). Au fronton  les lettres "bio" car les premières salles de cinéma étaient appelées des "biografs"nous explique le guide. D’ailleurs en néerlandais, ne dit-on pas "bioscoop" ? Étymologie à vérifier.


Le vocabulaire décoratif des différentes salles est très éclectique, des éléments "art nouveau" côtoient des masques renaissance ou des angelots baroques. Tout y est toujours d'origine, y compris les lumignons. "Lucerna" signifie "lanterne" et là aussi la décoration y fait abondamment référence.



Les sièges sont confortables et l'on a suffisamment de place pour ses guibolles. D'abord une photo de la salle de cinéma piquée sur le site Internet du complexe, puis une photo de Jeff. Réalité moins glorieuse et absolue nécessité d'un petit rajeunissement technique... Qui est prévu.





La visite se poursuit par la salle dite des marbres, essentiellement une petite salle de bal où de très nombreux Pragois ont appris à danser. La coutume du bal des débutants est encore vivace ici, dans la grande tradition des bals viennois.

Un des vitraux dans la cage d'escalier qui rejoint la Salle des marbres

la Salle des marbres
Cette salle des marbres n'en contient pas un gramme. Les colonnes sont en béton parachevé façon marbre, y compris au toucher. A s'y méprendre tellement c'est bien fait.


Nous visitons ensuite la grande salle de bal (3000 personnes peuvent s'y retrouver), qui sert aussi de salle de concert ou de salle de conférence. Tout y est modulable, y compris les lustres qui sont entreposés dans d'immenses réserves. Là aussi un p'tit coup de neuf serait le bienvenu. De loin, cela a l'air correct mais de près... Les velours sont rongés, les tables seraient d'avantage à leur place sur une aire de pique-nique d'autoroute, les chaises sont en plastique bon marché, cela pue l'eau de javel, les bars coincés dans tous les coins disponibles sont entourés de contre-plaqué même pas peint... Bref, un investissement sérieux permettrait de rendre à ce lieu son cachet d'antan. C'est aussi au programme paraît-il.



La petite salle de concert (jazz)
La visite en valait la peine car des portes habituellement fermées au public se sont ouvertes pour nous.

Dernier élément surprenant de la visite : les ascenseurs dits "paternoster."


Voici ce qu'en dit Wikipédia :

Un paternoster est un ascenseur continu. Il se compose d'une chaîne de cabines ouvertes dans lesquelles les passagers montent ou descendent sans que l'ascenseur ne s'arrête. Une fois arrivée en haut de la chaîne, chaque cabine redescend jusqu'en bas pour reprendre son ascension, sans fin dans un mouvement assez lent. 
Le nom des paternoster vient de la prière le Notre Père ("Pater Noster" en latin) qui s'effectue sur un chapelet. C'est l'analogie avec le chapelet qui a donné le nom. 
Les paternosters ont été inventés en  Angleterre et se sont répandus dans toute l'Europe, plus particulièrement en Europe de l'Est. Leur succès était dû à l'origine au fait qu'ils transportent plus de personnes par unité de temps que les ascenseurs classiques.

Cette dernière caractéristique n'est bien sûr plus valable aujourd'hui avec la nouvelle génération d'ascenseurs supersoniques. A Prague, les paternosters sont précieusement conservés comme témoignages historiques.




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