lundi 1 avril 2013

Janovy pašije - La passion selon Saint Jean

Comme chaque année, la Semaine Sainte voit fleurir les offres de concerts, principalement axés autour d'une Passion. Pas d'exception à Prague et nous jetons notre dévolu sur un groupe dont nous avons déjà parlé, Collegium 1704. Au programme: "la Passion selon Saint Jean" (BWV 245) de notre compositeur favori et maintenant voisin, Johann Sebastian Bach.

Cette passion est souvent choisie par les ensembles qui souhaitent faire du grandiose, mais qui n'ont pas les moyens techniques ou financiers de produire la Passion selon Saint Matthieu.

Mardi soir, me voila seul dans la salle de concert du Rudolfinum, Doudou étant toujours en Belgique pour les journées consulaires.

Le choeur d'ouverture était un poil trop rapide, ce qui a fait perdre un peu de sa majesté. Comme beaucoup de chefs, Luks passe sur les nombreux frottements harmoniques qui émaillent le mouvement. La contrebasse semblait flotter au-dessus des autres instruments, mais ce n'était pas une question de justesse ou de rythme: tout se passait comme si elle faisait partie d'un autre ensemble. Très bizarre. Les violons sont un poil trop présents et deviennent gênants pour comprendre le choeur, tout particulièrement dans les passages où les chanteurs donnent moins de la voix, par exemple pour la phrase "Auch in der größten Niedrigkeit".

L'évangéliste est très clair et a une diction impeccable. Et d'emblée, il attaque avec beaucoup d'émotions. Il montrera ses faiblesses dans ses deux arias, où il manque de profondeur. La basse qui chante le role de Jésus est un poil moins facile à comprendre, mais c'est souvent le cas pour les basses.

Arrive l'aria "Von den Stricken meiner Sünden" qui associe des hautbois et une alto. Cette dernière manque clairement de brillance dans la voix et charbonne un peu. Dommage. Cela se reproduira dans l'aria "Es ist vollbracht!" Il me semble qu'elle serait plus à l'aise dans de l'opéra pur et dur, plutôt que dans du Bach. Comme l'a un jour balancé Herreweghe à une soprane: "l'opéra c'est 80% de voix et 20% de prononciation, Bach, c'est 80% de prononciation et 20% de voix. J'aimerais entendre du Bach, pas de l'opéra."

Au final, une petite soirée à écouter de la bonne musique. Le Collegium 1704 est un groupe local correct, et je n'en espérais pas plus.

Voici un texte intéressant sur la construction de l'ouverture.



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