jeudi 25 avril 2013

"Adultery, Czech Style"

S'il est une constante, c'est l'obsession que les Tchèques ont pour la perception que les étrangers ont d'eux, mais en ayant cette apparence de dédain pour l'avis en question. Ou pour la personne qui pourrait le formuler.

Quelques mois après notre arrivée je me suis inscrit sur un site d'expatriés, pour avoir accès aux informations vitales (livraison de nourriture, meilleurs restaurants, anecdotes). Et régulièrement, il y a des articles sur la perception que les étrangers peuvent avoir des Tchèques. Ce qui est très drôle: parfois il s'agit de la perception que les Tchèques ont de la  perception que les étrangers ont des Tchèques. Confus? Juste un peu embrouillé, comme beaucoup de choses ici.

Dans la dernière newsletter que j'ai reçue, le premier article s'intitulait "Adultère à la tchèque." Uh? Les Tchèques pratiqueraient-ils l’adultère différemment de tout le monde? Innoveraient-ils dans l'art de la cocufication? Auraient-ils quelques "Spout-Niques" sur or-"bite" dans l'art de la tromperie?

En fait, non. L'article commence par mentionner que les étrangers perçoivent généralement les Tchèques comme "libérés", voire même "coquins", et que l’adultère fait partie de la culture locale. L'auteur - dont le nom sonne américain - commence par mentionner qu'une des raisons de cette perception est la tolérance vis-à-vis des affaires extra-maritales des élus et puissants: rien de bien surprenant pour deux belges, notre culture étant similaire avec des politiciens qui sont réputés pour leurs coucheries diverses et variées, au point que le bon peuple en fait des blagues et autres histoires.

Il est clair que pour un Américain  une relation extra-maritale dans le chef d'un décideur est inacceptable: cela démontre que la personne n'a pas de considération pour un engagement personnel, et partant que d'autres engagements pourraient ne pas avoir plus de valeur. Le fait qu'un peuple accepte si facilement l’infidélité conjugale au point d'en faire un sujet de plaisanterie donne l'impression d'une certaine tolérance ou même complaisance en regard de la liberté sexuelle, et que la culture doit certainement être plus permissive.

L'auteur mentionne aussi l'influence de la littérature où l’adultère est un thème récurrent. Ceci dit, je me pose la question de savoir ce que les générations futures penseront de tous les films et les séries télévisées américaines où ce thème n'est pas moins présent. Mais il y a toujours une dimension morale.

Il y a aussi mention du Dr. Petr Weiss, un éminent sexologue tchèque, qui parcourt quelques chiffres: d’après ses statistiques, 33,3% des femmes mariées ont avoué avoir eu une affaire, contre 52% des hommes mariés. Fait intéressant  aucune information n'est disponible pour la période sous régime communiste, mais son avis est que l'alcoolisme généralisé et la culture des "Cottages" (petites maisons de campagne au confort inexistant) devait entraîner sa part de tromperies. Pour information, l'Organisation Mondiale de la Sante (OMS) reporte que la République Tchèque était, en 2005, le premier consommateur d'alcool pur par habitant, avec presque 15 litres par tête de plus de 15 ans (source), soit à peu près deux litres de plus par habitant que le pic enregistre sous la période communiste en 1981 (source)

Au final, il conclut en disant que les Tchèques ne sont pas plus prompts que d'autres nations à l’infidélité  Me voila moins bête.

L'article original est ici, en anglais.







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