dimanche 6 octobre 2013

La Cathédrale St Guy

Voilà un bon bout de temps que le blog ne s'alimente plus. Oui. Les deux ours ont déjà commencé à hiberner et ne sortent de leur caverne que quand cela en vaut vraiment la peine.

Une photo que Jeff prend avec son "fish eye", un objectif que je lui ai offert pour son anniversaire. Un super grand angle qui, vous le constatez, déforme quelque peu la réalité.

Et cette occasion en valait la peine. Une initiative conjointe de l'Ambassade et de l'association "De Lantaarn" pour une visite nocturne et exclusive de la Cathédrale, en dehors des heures d'ouverture et donc sans les hordes de qui vous savez. Visite guidée en français et en néerlandais qui mettra l'accent sur les "Belges" qui sont intervenus d'une manière ou d'une autre dans la Cathédrale. L'invitation a été lancée à tous les Belges en République Tchèque et aux collègues canadiens, français, néerlandais, luxembourgeois ou suisses susceptibles de comprendre l'une de nos langues nationales. Plus de 80 personnes répondent présentes.


Comme toutes les autres cathédrales, celle-ci aussi impose le respect par ses proportions. Commencée en 1334 elle ne sera véritablement achevée qu'en ... 1929 ! Donc la façade ci-dessus n'est - finalement - "que" néo-gothique. Mais plus gothique que le gothique, plus catholique que le pape en quelque sorte.


Après le mot d'accueil de l'ambassadeur de Belgique, le groupe se divise en deux et Jeff se promène tout seul pour quelques clichés exclusifs de l'endroit.






Pendant qu'il se promène, nous en apprenons plus sur Matthieu d'Arras, le premier maître d'oeuvre, maître-maçon, contremaître et sculpteur de la Cathédrale, puis sur Petr Parléř qui lui succédera à sa mort et enfin sur Josef Mocker qui achèvera la construction au XXe siècle.





Le nom complet de la cathédrale est Cathédrale Saint-Guy, Saint Venceslas et Saint-Adalbert (en tchèque Katedrála sv. Víta, Václava a Vojtěcha). Comme nous sommes des "VIP", la chapelle Saint-Venceslas  nous est ouverte ! Elle est somptueusement ornée de pierres semi-précieuses, de stucs dorés et de fresques : c'est là que se trouve la tombe de Saint-Venceslas, grand saint patron du royaume de Bohême. Derrière la porte au fond à droite sont conservés les précieux joyaux de la couronne, épisodiquement montrés au public et dont nous avons déjà parlé. Cette porte comporte sept serrures et donc 7 clefs détenues par des importants membres de la nation comme le Président de la République Tchèque, le Premier Ministre, l’Archevêque de Prague, les présidents des deux Chambres du Parlement, le doyen de la cathédrale et le maire de Prague.

Chapelle Saint-Venceslas
De même que d'autres trésors, ces joyaux de la couronne sont entourés de légendes. Selon l'une d'elles, si quelqu'un met la couronne sur sa tête sans être roi de Bohème, il mourra dans l'année.

Le dernier à avoir, en 1942, bravé cet interdit séculaire a été le SS Reinhard Heydrich, dirigeant nazi en Bohême-Moravie occupée. Par ce geste, il voulait impressionner son rival d'alors, l'amiral Wilhelm Canaris, chef du contre-espionnage. Quelques jours plus tard, Heydrich est mort à Prague des suites de ses blessures infligées lors d'un attentat commis le 27 mai 1942 par des résistants tchécoslovaques...

Détail des murs recouverts de pierres semi-précieuses

Détail d'une porte

Le guide nous conduit dans différentes chapelles, celle avec le vitrail d'Alfons Mucha racontant la vie des Saints Cyrille et Méthode



ou la Chapelle Sainte-Anne, recouverte des peintures de Jan Swerts, un Anversois qui devint au 19e siècle le directeur de l'Académie des Beaux-Arts de Prague.


Nous enchaînons avec le mausolée royal des Habsbourg, comportant les tombes de Ferdinand I, Anne et Maximilien II, créées par Alexander Colyn (1564 –1589) de Malines. Difficile de les voir derrière les magnifiques grilles baroques.



L'oeuvre qui m'a le plus impressionnée est cette sculpture sur bois représentant la ville en 1620 lorsque les habitants fuient à cause de la fameuse bataille de la Montagne Blanche, là où les Habsbourg, catholiques, foutent la pâtée aux protestants. Impressionnant.  Sur le Pont Charles l'artiste a même sculpté un chariot et des piétons...



Après la visite, la consul offre un verre dans un resto/taverne chez Vikarka, à 10 secondes de la cathédrale. Le seul mérite du lieu est sa sympathique rusticité et sa proximité de la cathédrale car le vin blanc me foutra des nausées pour le restant de la soirée. Surtout ne plus y aller....


En résumé, une excellente soirée, pleines d'info sur la ville, son histoire, ses artistes et le plaisir de revoir des Belges sympas et ouverts.



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