samedi 18 janvier 2014

Le fantôme de Mozart

Chaque année, l'Archidiocèse de Prague organise un concert pour récolter des fonds pour ses oeuvres. C'est le traditionnel concert de l’Épiphanie. Peu importe que l'on aille au concert ou non, l'essentiel étant d’acheter une place. Prix libre. Mais "on" attend minimum 1.000 CZK, soit environ 40 €.

Comme le concert se déroule dans le Théâtre des Etats (Stavovské Divadlo), j'y vais car je ne l'ai pas encore vu de l'intérieur. Oui, le théâtre où Mozart himself a dirigé la première mondiale de son Don Giovanni, qu'il a achevé d'écrire (ou presque) dans la villa Bertramka à Prague. Voyez l'un de nos tout premiers articles "Triste ombre de Mozart".


Comme je suis tôt, j'en profite pour zoner un peu partout et pour prendre discrètement une photo avec mon téléphone (d'où qualité de l'image...). Il faut dire qu'il y a du beau monde dans la salle car cet événement semble être un must de la saison mondaine. Une réception suit le concert. Je n'irai pas. Par contre je "subis" le très long discours catholique, d'autant plus long que tout est traduit en anglais pour les invités non tchèques, visiblement nombreux au rendez-vous.


L'orchestre qui joue ce soir est le Český komorní orchestr. En français, Orchestre de chambre tchèque, à ne pas confondre avec l'Orchestre de chambre de Prague... L'ensemble est dirigé, du clavecin, par Jan Kučera. Tous les autres instruments sont modernes ! Passons car c'est pour la bonne cause.

Au programme d'abord du Bach avec le Brandebourgeois n°2 (celui de la trompette) et du Purcelll avec une suite (tirée du Roi Arthur). Pas convaincant du tout, voire maladroit. Je sens que visiblement ce n'est pas le répertoire habituel de cet ensemble ou du moins qu'ils ne s'y sentent pas à l'aise. Dans la deuxième partie par contre, l'orchestre éclate. Là ils sont dans leur élément : d'abord dans une composition de leur chef intitulée (traduction approximative) Réminiscence baroque pour trompette et orchestre à cordes ensuite dans une pièce d'un enfant du pays, Josef Suk (1874-1935), la Sérénade pour cordes en Mi bémol majeur. Cela fait un peu musique de film, mais bonne musique de film :)


Ai-je croisé l'âme du grand homme en ces lieux ? Pas vraiment. Juste peut-être un fugace instant dans un escalier secondaire chichement éclairé. Puis Momo s'est éloigné rapidement en fredonnant un air que je n'ai pas reconnu.


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