mercredi 28 janvier 2015

Arrigo Boito : Mefistofeles

Le visuel utilisé pour les affiches, programmes, invitations, flyers...
A Prague les amateurs d'opéra ont le choix entre 3 salles : le Théâtre National (Národní divadlo), le Théâtre des Etats, celui de Mozart, (Stavovské divadlo) et le Théâtre d'Etat (Státní opera). Aujourd'hui toutes sont intégrées dans la coupole "Théâtre National". Oui, cela semble un peu compliqué...
Photo issue du site officiel : http://www.narodni-divadlo.cz/en
A la fin du 19e siècle les artistes tchèques et allemands se partageaient le Théâtre des Etats mais les Allemands, souhaitant se montrer à la hauteur des Tchèques qui venaient de s'offrir un magnifique Théâtre National en 1881, se font construire leur propre théâtre, le Neuer Deutscher Theater, achevé en 1888. Il attire l'élite musicale de son temps : Mahler, Zemlinsky, Richard Strauss, Caruso, etc. Il s'auto-dissout en 1938 en tant qu'institution culturelle propre. Passons sous silence les péripéties de l'institution et du bâtiment sous les régimes nazi et communiste...

Photo issue du site officiel : http://www.narodni-divadlo.cz/en
Si un visiteur avait des doutes sur l'origine du théâtre, qu'il regarde les bustes en façade : Goethe, Mozart, Schiller. Que des grands noms de la culture allemande. Ce théâtre sera inauguré par du Wagner (Les Maîtres Chanteurs). C'est ici aussi qu’a lieu la première mondiale de Elektra de Richard Strauss en 1910.

Photo issue du site officiel : http://www.narodni-divadlo.cz/en
L'intérieur, tout de stuc blanc et or entourant des scènes peintes, est d'un beau style néo-rococo, comme en témoigne cette photo ci-dessus. Dans le genre, cela en jette un max. De plus, les sièges sont confortables. Au départ, il y avait 1000 places qui ont été été réduites à 700 pour assurer plus de confort aux spectateurs. Et ce soir nous en avons bien besoin car cet opéra durera plus de 4 heures.

Marco Guidarini

Si je vais à l'opéra ce soir, c'est pour examiner de près cette salle que je n'ai pas encore vue de l'intérieur et aussi pour découvrir cet opéra dont j'ignorais l'existence. Je connaissais bien sûr Boito comme poète et librettiste entre autres de Verdi et Ponchielli, mais je ne le savais pas compositeur. De plus les critiques de cette production sont très positives. A la direction de l'Orchestre du Théâtre d'Etat, Marco Guidarini.

Arrigo Boito
Boito s'est basé sur le Faust de Goethe mais au contraire de nombreux autres librettistes qui ne se sont inspirés que de la première partie de l'oeuvre, Boito, lui, a également adapté la deuxième partie, plus difficile et singulière. Au final, une musique qui ne m'a pas impressionnée (mais bon, la musique du 19e n'a jamais été ma tasse de thé) et un livret assez décousu, une juxtaposition de scènes-clefs mais sans véritable lien entre elles ni de continuité dans les personnages.

Photo issue du site officiel : http://www.narodni-divadlo.cz/en
Le visuel, par contre, du tonnerre: contemporain dans la mise en scène et les décors, contemporain dans l'usage des lumières et des surimpressions graphiques sur un décor dépouillé, légèrement métallique. Plus quelques accessoires pour parfaire l'ambiance, pas vraiment optimiste, même si le diable n'emportera aucune d'âme en son royaume...

Photo issue du site officiel : http://www.narodni-divadlo.cz/en
Dans le rôle très exigeant de Mefistofeles, la basse slovaque Peter Mikuláš, dans celui de Faust, le ténor né en Argentine mais aujourd'hui autrichien Raúl Gabriel Iriarte. La distribution est équilibrée et homogène. Un plaisir. La production n'a pas lésiné non plus sur les moyens : une troupe de ballet, un choeur de garçons et le choeur de la maison même, environ une cinquantaine de chanteurs.

Photo issue du site officiel : http://www.narodni-divadlo.cz/en
 Prochaine première à Prague, le cinéma...



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