samedi 6 septembre 2014

L'Opera Barocca

Une invitation me parvient via l'ambassade d'Italie. Ecrit en grand "Opera Barocca". Mes oreilles se dressent. Et elles se dressent d'autant plus que le spectacle se déroule dans la cour du Palais Clam-Gallas, lui aussi baroque  et pas encore visité ! Au programme "Sacrificio a Venere" de Giovanni Bononcini.

Neptune
On ne peut pas dire que ce compositeur est souvent joué mais il a quand même tenu la dragée haute à ce cher Haendel. Féroce compétition entre les deux sur la scène londonienne. Le monsieur de l'affiche restera stoïquement debout sur sa colonne durant tout le second acte, personnifiant ce bon Neptune. De l'autre côté de la scène, son pote Apollon, lui aussi tout hiératique. Un peu à l'image des Atlantes du portail d'honneur.

L'entrée du Palais, en plein dans le quartier méga-touristique,
juste à côté de la place de la Vieille Ville

Cette fable dite pastorale bien que mettant en scène des pêcheurs, est interprétée dans la grande tradition baroque (enfin du moins ce que nous pensons qu'elle était) avec chorégraphie, gestuelle codifiée, maquillage "outrancier", costumes et surtout éclairage total aux bougies. Ya pas à dire, les bougies, pour l'ambiance, on n'a pas trouvé mieux. Et bien sûr, musique sur instruments anciens.

Les Atlantes de l'entrée d'honneur,
protégés des pigeons par un filet, comme souvent à Prague

Pendant que les distingués invités se précipitent sur le "champagne" offert par son Excellence Pasquale D'Avino, Ambassadeur d'Italie à Prague, je fais l'impasse sur la bibine et me promène discrètement dans les parties accessibles du palais, qui abrite aujourd'hui les Archives de la Ville de Prague. Par les fenêtres du palais, coup d'oeil sur les répétitions.


Répétition 1
Répétition 2





















La date du 28 août est importante car c'est exactement il y a 300 ans, le 28.08.1714, que Johann Wenzel, comte de Gallas et ambassadeur impérial au Saint-Siège fit donner ce spectacle en son palais de Rome pour l'anniversaire de l'impératrice Elisabeth Christine. Et plus tard, dans un autre de ses palais, la musique se répète.


Les bougies, côté scène et invisibles des spectateurs,
histoire de permettre aux chanteurs de s'y retrouver sur les planches

Malgré la température qui frôle les 10° C et les couvertures aimablement fournies par la production, je frisonne. Autant de plaisir que de froid. Le spectacle, racontant l'histoire de nymphe, pêcheurs et femme de pêcheurs, est magique.

La grille d'honneur fermant la cour
et isolant les spectateurs de la fureur de la ville touristique
Mention spéciale pour le sopraniste Franscesco Divito et la soprano Jana Bínová Koucká. Exceptionnels. Dans ce spectacle en plein air, les sons sont restés "enfermés" dans la cour intérieure du palais et chaque syllabe est perçue. Un vrai bonheur. Pourtant la cour se videra de la moitié de ses spectateurs à l'entracte. Trop froid ou pas habitué à la musique baroque sur instruments anciens ? ...

Les musiciens à l'entracte.
Je me réjouis déjà de l'édition 2015 de ce Festival que je ne connaissais pas et dont j'ai loupé tous les spectacles en 2014, à part celui-ci. Je suis déjà inscrite pour leur News Letter. Pour plus d'info, leur site : http://operabarocca.cz/Opera_barocca/Opera_Barocca___News/Opera_Barocca___News.html


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